La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 1 6 Correspondance d'A. Bailly - 1651 Pont10 qu' elle a emploiés à des juppes de broderie qu'une veritable duchesse de Guise pourrait porter. Elle devient fort grosse et, pour peu que son Prince tarde à la voir, il ne la reconoistra plus1 1 • // [f0 4r] M. le mareschal d'Etampes12 a esté receu conseiller honoraire au Parlement, avec M. de Villeroy. Il y a grande contestation entre le Clergé, et le Parlement, sur l' exlusion des cardinaux du Ministere, le Parlement la demandant avec grande fermeté à la Reyne, et l 'Eglise de France s ' y opposant avec une pareille vigueur13• On creint que le diff erend de ces deux grands corps ne fassei du desordre, sur tout que le Clergé s ' unit à la Noblesse, qui est assemblée pour ses interests et va causer quelque grande revolution, sii Dieu n'y met la main14• 233, note l ) . Une fois libéré, il essaya encore de s'emparer de Naples, mais sans succès. Revenu définitivement en France en 1 654, il eut le titre de grand chambellan. Cf. DBF, cit., t. XVII, pp. 329-330; Louis MOR É RI, op. cit. , t. VI, pp. 403-404. 10 Judith-Susanne de Pons, fille de Jean-Jacques de Pons, marquis de la Case, et de Charlotte de Parthenay. Depuis 1 641 elle était à la cour et devint fille d'honneur de la reine. Tallemant, (op. cit., t. TI, p. 369), nous confirme: «elle était folle de beaux habits». 1 1 Sur les amours entre Suzanne de Pons et le duc de Guise cf. Gédéon TALLEMANT, op. cit., t. II, pp. 339, 369 et 372. 12 Cf. supra, note 7. 13 Le 7 février le Parlement avait formulé un avis selon lequel tous les cardinaux, même français, seraient exclus du Conseil du roi . Cette mesure avait été prise pour éliminer définitivement le risque que Mazarin, une fois revenu en France, puisse retrouver ses fonctions. Le clergé se sentit atteint dans ses privilèges et il envoya à la reine une députation pour protester. Même au sein du Conseil la déclaration fut combattue, notamment par le garde des sceaux et par le coadjuteur qui envisageait d'obtenir le chapeau de cardinal. La reine eut !'habilité de faire traîner la question pendant le mois de mars et une partie d'avril. Sur cette question cf. Adolphe CHÉ RUEL, Histoire deFrance pendant la minorité. . . , cit., t. IV, pp. 301 -303. 14 Le clergé s'était réuni depuis le mois de mai 1 650 pour son assemblée générale, qui avait lieu tous les cinq ans, et demandait, entre autre, la libération de Conti, ecclésiastique. Il protesta contre la proposition du Parlement d'exclure les cardinaux du Conseil. D 'autre part, depuis le 4 février, les nobles se réunissaient régulièrement en assemblée. Le but avait été, tout d'abord, pour eux aussi, de demander la libération des princes mais, une fois les princes sortis du Havre, ils continuèrent dans leurs revendications, en demandant le maintien des privilèges fiscaux et du ban (des tribunaux spéciaux pourjuger les nobles), la nomination aux charges de !' É tat. Le 1 5 mars le clergé et la noblesse s'unirent et demandèrent ensemble la réunion des É tats Généraux. (L'Acte <l'Union est du 1 8 mars). La reine les promit pour

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