La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 28 Correspondance d'A. Bailly - 1651 place le M. de la Motte29 ou le Marchin30; / [f' 3v] Croisi31, conseiller de la Court va à Bruxelles pour la treve, ou la paix, et des-ja il y a fait un voiage. La pauvre Eminence va enfin en une contrée où l ' on ne boit point de limonade car il se retire en Suisse32• Il devroit plustost se retirer en la Grande Chartreuse33 et s ' y faire raser. 29 Philippe de la Mothe-Houdancourt ( 1 605- 1 657), duc de Cardonne, comte de Beaumont­ sur-Oise et de Fayel, viceroi et lieutenant général du roi en Catalogne en novembre 1 65 1 . Maréchal de camp en 1 639, il combattit au Piémont et en 1 644 il fut défait à la bataille de Lérida. La même année il fut accusé de malversation et emprisonné. Libéré en 1 648, il adhéra à la Fronde et commanda l 'armée du Parlement. Cf. Père ANSELME, op. cit. , t. I, pp. 764-765. 30 Jean-Gaspard-Ferdinand comte de Marsin ou Marchin ( 1 6 1 0- 1 673). Originaire de Liège, en 1 635 il entra au service de la France en qualité de lieutenant colonel d'un régiment de cavalerie liégeoise. Maître de camp du meme corps en 1 637, il servit au Piémont de 1 639 j usqu'à 1 642, époque à laquelle il se rendit en Catalogne où il fut commandant en chef. Arrêté en 1 650 comme affilié au parti de Condé, il sortit de prison en 1 65 l . En septembre 1 65 1 la reine, pour se !' attacher, lui envoya les patentes de vice-roi de Catalogne. Mais Marsin avait déjà passé les Pyrenées et partait en Guyenne se donner à Condé. Son départ, qui probablement précipita la défaite française en Catalogne, fut stigmatisé comme une désertion honteuse mais la plupart de ses contemporains, dont La Rochefoucauld, excusaient tout à fait le comportement de Marsin et tous s'accordaient pour lui reconnaitre de très hautes qualités militaires. En 1 657 le roi d'Angleterre lui donna le pouvoir de commander, sous les ordres des ducs deYork et Gloucester, toutes ses forces de mer et de terre. En 1 658 il le fit chevalier de la jarretière et le créa comte de Marchin. Cf. Louis MOR É RI, op. cit., t. VII, p. 207 a. 31 Antoine Fouquet de Croissy, seigneurMarcilly. Sa famille d'origine n'a pas été identifiée avec certitude. Il fut envoyé à Münster avec Servien et d'Avaux en 1 643, en 1 644 il négocia un traité d'alliance avec le prince de Transylvanie alors en guerre contre !'Autriche. Entre 1 647 et 1 650 il eut une charge de conseiller au Parlement de Paris. Il participa activement aux débuts de la Fronde mais, en décembre 1 650, il fut chargé de négocier la soumission de Turenne, qui avait été battu à Rethel. Lors de l ' incarcération de Condé il fut son agent à Paris et ourdit un complot pour le faire évader. En 1 652 il fut relégué dans une ville de !'Est et en 1 653 incarceré, incriminé comme rebelle et fomentateur de rébellion. Libéré en 1 654 il fut exilé en Italie. En 1 66 1 il était encore conseiller à la troisième chambre des enquêtes. Cf. DBF, cit. , t. XVI, 1 979, col. 720-722. 32 Le projet de Mazarin de se rendre en Suisse est attesté par Dubuisson-Aubenay (cit. , t. II, p. 3 1 ), par la Gazette du 1 1 mars (p. 272) et parVALLIER (op. cit., t. II, pp. 309-3 1 0) qui explique que «M. le Cardinal, n'ayant pu trouver de sûreté dans Schlestadt pour passer en Suisse, dont il avait envoyé pressentir les volontés des habitants et de la garnison, ne s'en était point approché et, au contraire, était revenu sur ses pas pour se retirer en Liège par Sedan, où il était arrivé dès le dimanche au soir, 1 2< dudit mois». 33 Couvent de chartreux dans les Alpes, dans le département actuel de l'Isère.

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