La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Dossier 223 133 Bellievrè9 lès doit avoir et, selon celle de la Reyne et de M. le Prince, M. le Chancelier10• Monsieur a esté au Palais Royal et le different de l a Noblesse est accomodé11• bMonsieur le duc d' Orleans feignit d' avoir la goutte, \mercredi passé/, ne l ' aj ant point en effet, pour n ' aller pas au Palais Royal et estre obligé à repondre sur des matieres dont les questions ne luy plaisent pas. 11 voudrait que les Estats Generaux, à quoi conclurra la noblesse unie avec le Clergé', se tinssent à Paris pour faire prolonger la minorité du roy et se faire declarer régent par la faveur et le pouvoir du Parlement. Et la Reyne, qui conoit son dessein, desireroit qu'ils fussent tenus loin de Paris, à Tours, pour éluder l ' intrigue de la fronde et faire conoistre à toute la France les violences du Parlement et les plaies qui sont faites à l' autorité royale. 9 Pomponne II de Bellièvre ( 1 606- 1 657). Conseiller au Parlement en 1 629, maître des requêtes en 1 63 1 , président à mortier en 1 642, après plusieurs missions diplomatiques (notamment en Italie et en Angleterre) il reçut en 1 65 1 le titre de conseiller d' É tat et de premier président. En 1 653 il prit la place de Molé à la tête du Parlement de Paris. Cf. DBF, cit. , t. V, 195 1 , col. 1 363; DN, cit. , t. II, col. 873. 10 Pierre III Séguier ( 1 588-1 672). Conseiller au Parlement, maître des requêtes, intendant de justice en Guyenne, président au Parlement, garde des sceaux en 1 633, chancelier de France en 1 635. Les années de la Fronde furent pour lui des années de crise. Le 1 er mars 1 650 les sceaux lui furent enlevés. Il connut une retraite de 1 3 mois à Pontoise, chez sa sœur, supérieure des Carmélites, puis à Rosny. Il entra au Conseil le 3 avril 1 65 1 mais sans reprendre les sceaux. Le 1 3 avril, après la démission de Molé, Séguier reprit les sceaux mais on les lui enleva de nouveau en septembre. Il vécut alors à Paris, retiré dans son hôtel. Il reprit sa charge en 1 656. Cf. René KERVILER, Le chancelierPierre Séguier, Paris, Didier, 1 874; Lettres et mémoires adressés au chancelier Séguier (1633-1 647), recueillis et publiés par Roland Mousnier, Paris, P.U.F., 1 964, 2 vol.; Denis RICHET, Carrière etfortune du chancelier Séguier, dans De la Réforme à la Révolution: études sur la France moderne, Paris, Aubier, 1 99 1 , pp. 307-3 1 6. 11 L'assemblée de la noblesse fut dissoute le 23 mars. Les Princes avaient soutenu les Nobles dans leur demande de convoquer les É tats Généraux. Ils voulaient en effet se servir de cette assemblée pour modifier la constitution de la France: la régence devait être enlevée àAnne d'Autriche et un Conseil de vingt et un membres serait imposé, dans lequel la reine-mère, le duc d'Orléans et le prince de Condé n'auraient chacun que leur voix. Les dix-huit autres membres devaient être nommés par le clergé, la noblesse et le Tiers É tat. La majorité du roi serait reculée j usqu' à dix-huit ans. Le 1 6 mars la reine, poussée par Gaston, dont l'attitude par rapport à la question des É tats Généraux reste ambiguë, avait promis les É tats Généraux pour le 1 er Octobre, en calmant ainsi les prétention qu'avançaient les nobles.

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