La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
144 Correspondance d'A. Bailly - 1651 Qu'il y fut parlé particulierement du changement des officiers, et entre autres du Tellier, qui ne sçauroit absolument subsister et, aiant pressé M. le baron de / [f0 1 v] L' Egue de me dire ingenument ce qu' i l sçavoit de bien certain du Tellier, il m' assura qu' il estoit perdu sans resource, et que je l' escrivisse sur sa parolle à V.A.R.9• Voici les griefs de M. le Prince et les choses qu' il se dispose de dire à la Reyne, pour eloigner Le Tellier: P0 Que, durant le blocus de Paris et des-ja deux ans devant, il luy avoit dit mille maux du Cardinal et donné des expedients pour le chasser du Royaume. 2° Qu' il avoit voulu convenir avecque luy d'un ministre capable de succeder au Cardinal. 3° Qu' il luy avoit juré amitié et promis d' entrer aveuglement dans tous ses interests, comme Meillew et Guitaut 1 1 , qui sont les confidents de ce Prince. 4° Qu' il luy avoit promis de luy declarer et reveler tout ce que le Cardinal et le Conseil pourroient deliberer et arreter à son prejudice et que, bien loin de luy avoir tenu parolle, i l conclut à sa detention, s' opposac plus opiniatrement qu' aucun autre à sa delivrance et que c ' est par ses ordres particuliers qu' on l ' a traité cruellement et indignement dans sa prison. Voila, donc, un homme perdu. la Fronde. Il fut blessé à la porte Saint-Antoine. Après la Fronde il trouva sa consolation dans la retraite. Il est l'auteur de célèbres Maximes. En 1 65 1 il avait acheté le gouvernement du Poitou pour le donner à Palluau (cf. doss. 230, note 19). Cf. DN, cit., t. XVII, col. 354. 9 Sur la haine entre Le Tellier et Condé cf. doss. 220, note 2. Selon André (op. cit., p. 1 03) «Gaston d'Orléans est irrité contre le surveillant attentif et gênant que l'année précédente la cour a laissé à ses côtés avant de partir pour soumettre les provinces rebelles». L'opinion de la reine sur Le Tellier en ce moment est donnée par Retz (op. cit. , p. 579): «Il n'est pas traître comme les autres mais il est faible et il n'est pas assez reconnaissant». JO Henri de Foix, vicomte de Meille (?- 1 658). Maréchal de camp en 1 640, il prit le parti de Condé et le suivit dans toutes ses expéditions. Il moumt d' une blessure à la cuisse à la bataille des Dunes. Cf. DBF, cit., t. XIV, 1 979, col. 2 1 5 DN, cit., t. VIII, col. 1 89. 11 Guillaume de Pechpeiron-Comminges, dit le Petit Guitaut ( 1 626- 1685), page du cardinal de Richelieu puis corvette des chevaux-légers de Condé. Compagnon d'exil et premier gentilhomme de ce prince, par son mariage aves Madeleine de la Grange d'Arquian il devint marquis d'Époisses. Cf. Paul LACROIX, La Fronde en Angoumois pendant les années 1651 et 1652, Paris, Dumoulin, 1 863, pp. 92-93.
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