La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Dossier 224 1 45 Et je dis en confiance à V.A. Il [f" 2r] que, M. le Prince aiant fait taster le poux à M. le duc d'Orleans sur l'eloignement du Tellier, S.A. repondit que cette affaire ne le brouillerait pas avec son cousin. Pour Messieurs Servient et Lyonne, il ne s ' en pleint point, ne luy aiant rien promis et, jusques à present, il n ' y a rien contre eux12• 4° [sic] Que M. le duc de Beaufort avoit certainement, et sans esperance de retour, rompu avec M. le Coadjuteur1 3 et que cetui-ci avoit grand sujet de se pleindre de ce Duc; tant y a qu' il est noié, ç ' a esté son mot, et que la folie qu' il a faite de s ' attacher à Madame de Mombason a esté sa ruine, cette femme estant tres mal avec tous les autres, et particulierement avec Madame de Chevreuse, et sans espoir de réunion14• Le duc de Beaufort fait tant qu' il peut la cour à la Reyne, qui n ' a jusques à present que d' extremes froideurs pour luy. 5° Que Madame de Chevreuse donne cinquante mille livres de rente à sa fille en fonds de terre, et pour cinquante mille escus de pierreries. Et que le mariage est si certain que M. le prince de Condé le solli cite vivement, quoiqu'on luy ait pû dire de la galanterie de Mademoiselle de Chevreuse, dont I [f0 2v] il a adverti Madame de Chevreuse, pour montrer sa confidence15, ce qui a fait encore enrager Madame de Mombason et le duc de Beaufort qu' on pretend avoir esté les auteurs de ces advis, pour detoumer le Prince de cette alliance. 12 Servient et Lionne seront éloignés en juillet. Cf. doss 240, f' l r. 13 Dans ses Mémoires (op. cit., p. 583) Retz explique que Beaufort «Se fascha contre moi mesme avec aigreur, et qu'il me reprocha que j 'avois contribué à l'obliger à souffrir que l'on insistast à la déclaration contre les cardinaux françois». Bailly semble plutôt se référer à une jalousie entre Retz et Beaufort à cause de la liaison de ce dernier avec Madame de Montbazon. Cf. aussi doss. 225/B, f' 2v. 14 La brouille entre la duchesse de Montbazon et Madame de Chevreuse avait commencé en octobre 1 650 pour une question d'argent. Madame de Chevreuse voulait récupérer de Madame de Montbazon une promesse de 1 00.000 livres que le duc du Chevreuse lui avait faite (DUBUISSON-AUBENAY, cit., t. I, p. 334). La duchesse de Chevreuse était la belle fille de Madame de Montbazon, car elle était la fille d'Hercule de Rohan, duc de Montbazon, mari de Madame de Montbazon, et de sa première femme Magdeleine de Lenoncourt. Cf. Gédéon TALLEMANT, op. cit. , t. I, p. 2 17 . 15 Dubuisson (cit., t. Il, p. 4 1 ) nous informe à propos du patrimoine de Mademoiselle de Chevreuse: «Son bien est estimé à deux millions». Sur le mariage entre Mademoiselle de Chevreuse et le prince de Conti cf. doss. 2 17, note 5 1 .
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=