La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Dossier 229 1 83 estre deposé au premier jour, M. de Bouteville10 n' aiant point voulu de sa fille1 1 ; et que le marquis de la Vieu-Ville12 luy sera subrogé; et effectivement, ce marquis est arrivé chez M. Bartet lorsque nous estions sur ce discours et m' a promis de vous servir utilement, s ' il r' entre dans cette charge, c ' est le terme que sa modestie luy a fait choisir. M. Barthet, que ce Marquis appelle son fils, menage // [f' 2r] cette affaire auprés de la Reyne et, pour l'y faire consentir, les gens d' affaires offrent au Conseil trois millions pour les mois de may, juin et juillet, moienant qu' on donne la sur-intendance des finances au Marquis, non pas pour faire la loy au Roy et demander un sur-intendant à leur poste, mais parce que l ' on ne leur veut prester ces sommes que sur la parolle du Marquis, qui est en grand credit13• Et c' est, Madame, sur cet argent que M. Barthet m' a promis de faire avoir satisfaction à V.A.R.. 1 0 François-Henri de Montmorency, comte de Bouteville ( 1 628- 1695), neveu de la princesse de Condé qui le donna pour aide de camp à son fils. Après la victoire de Lens il obtint Je brevet de maréchal de camp. Il resta toujours fidèle à Condé, qui Je recompensa en lui donnant Je gouvernement de Bellegarde. Pair et maréchal de France, chevalier des ordres du roi, capitaine de ses gardes du corps, il fut gouverneur de Champagne et Brie et puis de Normandie. Cf. DN, cit., t. XIV, col. 389-390. 1 1 Il s'agit d'une des deux filles de René de Longueil: Marie-Renée ou Marie-Marguerite. Cf. DN, cit. , t. XII, col. 300-30 1 . 1 2 Charles de la Vieuville (vers 1 580- 1 653). Lieutenant général en Champagne et Rethelois en 1 6 1 6, chevalier des ordres en 1 6 1 9, maréchal de camp en 1 622, surintendant des finances en 1 623, il fut disgracié sous Richelieu et emprisonné à Amboise. li s'enfuit et revint en France à la mort de Louis Xlll. En 1 65 1 , après avoir participé à l'assemblée de la noblesse, il redevint surintendant des finances et, quelques mois après, il fut créé duc et pair. Cf. DN, cit., t. XIX, col. 724. 13 Un groupe de gens d'affaires, représentant les financiers qui avaient prêté des sommes au roi et qui n'avaient pas été remboursés, proposèrent au Conseil des mesures visant à rétablir l'ordre dans les finances. Ils demandaient à gérer eux-mêmes la direction des finances et, en contrepartie, ils offraient d'entretenir des troupes, de satisfaire à la dépense des maisons royales et d' avancer au roi quatre millions de livres. Ils souhaitaient la démission de René de Longueil, marquis de Maison, et son remplacement à la surintendance des finances par LaVieuville. Cette proposition fut discutée au Conseil le 30 avril. Les ducs d'Orléans et de Longueville voulaient l' accepter mais le reste du Conseil, soutenu par Maison, fut d'avis contraire. Cf. Jean VALLIER, op. cit., t. Il, pp. 341 -344, DUBUISSON AUBENAY, cit. , t. Il, pp. 59, 67, 69, 79 et 8 1 et la pièce imprimée intitulée Relation de ce qui s 'estfait et passé touchant les propositionsfaites au roi, étant en son conseil la reine régente sa mèreprésente, par aucuns des principaux créanciers du roi, Paris, s.d., conservé à la Bibliothèque Nationale de France sous la cote Lb37 1 88 1 .
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