La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Dossier 229 1 85 On envoie dix mille chevaux et dix mille hommes de pied en Flandres, sous deux generaux qui sont M. le mareschal d'Aumont et M. le mareschal de La Ferté Seneterre19• Le marquis d'Uxelles retourne en Italie20, quoique l' Epousée ait pu faire pour l' empescher. M. Barthet m' a dit que M. le marquis de Vardes21, l ' aisné frere uterin de feu M. le comte de Moret22 et le seigneur \le/ mieux fait de la Cour, pourrait bien aller faire la charge de mareschal de camp en Piemont. Madame la comtesse de Moret23, samere, notre penitente, me dit l' autre jour des louanges infinies de V.A.R. et me fit voir vostre portrait à la ruelle de son lict, au dessus de celuy du feu comte de Moret, son fils. D' autres pensent que M. le baron de Sainte Fricque ira faire cette charge 19 Le ms. fr. 250250, f" 4 1 3r, à la date du 2 1 avril, confirme: «L'on a resolu d'envoyer le marechal d' Aumont en Flandres où l'on fait marcher les trouppes et où on envoye 1 0 compagnies des gardes qui partirent le 1 8». 20 Sur la décision d'envoyer Huxelles en Italie cf. doss. 228, note 14. 21 François René du Bec-Crespin, marquis deVardes (vers 162 1- 1 688), fils de René du Bec­ Crespin et de Jacqueline de Bueil. À 26 ans il fut maître de camp d'un régiment portant son nom. Maréchal de camp en 1649, lieutenant général en 1 654, il obtint la charge de capitaine­ colonel des Cent-Suisses, gardes ordinaires du corps de Sa Majesté, en 1 655 et en 1 660 il fut nommé gouverneur de la ville d'Aigues-Mortes. Il resta fidèle à la cause royale pendant la Fronde. Entré dans un complot avec la duchesse de Soisson, dont il était l'amant, pour révéler à la reine les amours de Louis XIV, il fut enfermé à la Bastille, puis exilé à Montpellier et aux Aigues Mortes. Rappelé en 1 683, il reprit son influence auprès du roi. Cf. Louis MOR É RI, op. cit., t. II, 288 b; Daniel PLAISANCE, Un galant en Languedoc sous Louis XIV, mécène et Don Juan: Le marquis de Vardes, dans «Littératures», n° 1 2, 1 985, pp. 3 1-45. 22 Antoine de Bourbon, comte de Moret ( 1 607-1 632), fils naturel d'Henri IV et de Jacqueline de Bueil, légitimé en 1 608. En 1 629 il combattit sous les ordres de Bassompierre au Pas de Suse. Il fut tué en bataille à Castelnaudary en 1 632 mais, sa sépulture n'ayant jamais été retrouvée, on a pretendu qu'il n'avait été que blessé, qu'il se serait fait ermite et qu'il mourut seulement en 1 69 1 . Cf. Gédéon TALLEMANT, op. cit. , t. I, p. 746. 23 Jacqueline de Bueil, comtesse de Moret ( 1 588- 165 1 ) . Elle épousa en 1 604 Philippe de Harlay Césy de Chanvallon, qui eut la seigneurie de Moret. Elle fut l'une des maîtresses d' Henri IV, dont elle eut en 1 607 Antoine de Bourbon, comte de Moret. En 1 6 1 7 elle épousa en deuxièmes noces René du Bec-Crespin, marquis de Vardes, dont elle eut François-René et Antoine. Cf. Gédéon TALLEMANT, op. cit. , t. II, pp. 62-65; Georges LIORET, Étude historique sur Jacqueline de Bueil, comtesse de Moret ( 1588-1651 ), Paris, Picard, Orléans, Herluison, Moret sur Loing, Sauvé, 1 896. Sur sa mort cf. doss. 249, note 8.

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