La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 94 Correspondance d'A. Bailly - 1651 Certainement, Madame, il se tue dans les peines de corps et d' esprit qu' il prend pour vos affaires et il serait de sa bonté de luy ordonner de se choier davantage. Mon Dieu, Madame, ne luy r ' envoierés-vous point, bien tost, M. l ' abbé Amoreti; certainement il en est tres soulagé car il faut, en son absence, qu'il escrive tout de sa main, et face ses regitres, ce qui le tue tout à fait16• Au reste, M. le baron de Sainte Fricque se dispose de bien faire passer le temps à S .A.R. et de luy porter bien des choses capables de le divertir. Il a tellement celebré au Palais / [f0 4v] Royal, chezk Monsieur, chez Mademoiselle et par tout Paris dans les meilleures compagnies, les charmes du corp et de l' esprit de Monseigneur11, son adresse à travailler un cheval, à danser, à faire des armes et tout le reste de ses perfections, qu' il a donné bien de l'envie et de la passion aux plus delicates persanes de voir l' original d'une si belle copie et d' avoir quelque part en ses bones graces. Pour moi, Madame, quand S .A. m' aura fait son predicateur ou panegiriste, à l ' exemple de V.A.R., j ' essaierei de meler mes eloges aux louanges du Baron. M. le duc de Longue-Ville se retire en Normandie, le calme n' estant pas si grand dans sa maison que dans celle de M. le Prince, qui vit merveilleu­ sement bien avec Madame la Princesse. Cette remarque, Madame, fera conoistre à V.A. le sujet des deplaisirs du duc de Longue-Ville, que ma condition ne me permet pas d' expliquer plus clairement18• 1 6 Amoretti s'était rendu au Piémont au mois d'avril et il rentra à Paris en août. Cf. doss. 228, note 23. 1 7 Charles-Emmanuel II, duc de Savoie. 18 Madame de Longueville était rentrée de Stenay le 1 3 mars. Le duc de Longueville décida de se retirer en Normandie pour mettre fin aux aventures de sa femme avec La Rochefoucauld mais elle refusa de le suivre. Fin juin Condé tenta de les reconcilier mais la duchesse voulait éviter l'ennui d'un séjour forcé avec son mari. Fin juilletLa Rochefoucauld la convainquit à se retirer chez les Cannelites de Bourges, en apaisant ainsi le duc tout en évitant de le rejoindre en Normandie. Cf. Jeanine DELPECH, op. cit., pp. 1 4 1 -145.

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