La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
204 Correspondance d'A. Bailly - 1651 quand on la menace du destin de la reyne d'Angleterre20, elle repond qu'elle auroit, en semblable accident, une courone fermée comme elle et, au dessus d' elle, quatre cent mille livres à manger. La proposition que les partisans21 avoient faite court risque d' estre rejettée, quoiqu' appuiée par S .A.R. et par M. le Chancelier, les financiers s ' y opposant avec la derniere vigueur22• Il y a quelque chose de bien secret, et neantmoins de bien importantk entre la Reyne et Madame de Chevreuse. On dit qu' elle veut reunir hautement et pour tous-jours M. le duc d'Orleans avec la Reyne, au prejudice de M. le Prince, qui n ' est plus si bien dans l'esprit des peuples, depuis cette foule de propositions qu' il a faites. Et cette Duchesse ne manque pas de le decrier par tout. La confidente de la Duchesse m' a envoié, ce mattin, le billet ci enclos, qui est un enigme, que je ne puis encor expliquer23• / [f0 2v] M . le mareschal \de l ' Hopital24/, gouverneur de Paris , est gueri ; sa 2 0 Henriette de France, reine d'Angleterre ( 1609- 1 669), troisième fille d'Henri IV et de Marie de Médicis. Elle épousa en 1 625 Charles I•', roi d'Angleterre. Elle inclina son époux à la tolérance envers les catholiques. À cause de la guerre civile en Angleterre elle se réfugia en France dès 1 644. Cf. Henri CA RRÉ , Henriette de France, reine d 'Angleterre ( 1 609- 1669), Paris, B. Grasset, 1 947; Elisabeth HAMILTON, Henrietta-Maria, London, Harrish Hamilton, 1 976; Hermann FERRERO, Lettres de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre, à sa sœur Christine, duchesse de Savoie, Torino, Bocca, 1 88 1 . 21 Les partisans étaient des financiers qui prenaient Je recouvrement de certains impôts. Cf. Antoine FURETI È RE, op. cit., t. II, p. 242. 22 Sur la proposition que les financiers avaient avancée cf. doss. 229, note 1 3 . 23 Ce billet, écrit évidemment par Madame Masurier (cf. doss. 2 14, note 27), n e nous est pas parvenu. 24 François de !'Hôpital, comte de Rosnay, seigneur du Hallier ( 1583- 1 660). Destiné à l'état ecclésiastique, il quitta l'habit en 16 1 1 et fut nommé capitaine des gendarmes de la garde. En 1 6 1 7 il fut, avec son frère aîné, le marquis de Vitry, un des assassins du maréchal d'Ancre. Maréchal de camp en 1 622, il se distingua au siège de La Rochelle. En 1 639 il fut lieutenant général et en 1 640 il participa à la prise d'Arras. Maréchal de France en 1 643, depuis 1 650 il était gouverneur de Paris. Pendant la Fronde il resta fidèle à la royauté. En 1 652 il fut nommé ministre d' État. Il avait épousé en 1 630 Charlotte des Essarts, l'une des maîtresses de Henri IV et mère de l'abbesse de Fontevraud. Cf. Louis MO RÉ RI, op. cit., t. VI, p. 88.
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