La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Dossier 232 DOSSIER 232 A.S.T., Corte, Lettere ministri - Francia, m. 57, fasc. 1, dossier 22 (gazette) Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Royale Paris, 1 2 mai 1 65 1 2 bifeuillets numérotés de 1 à 4 f' 4 r marge droite: P. Bally, 1 2 may 1 65 1 (27) De Paris, ce 12 de may 1 65 1 . 207 M. le prince de Condé se pleint hautement à toute la Cour de ce que non seulement on luy impute toutes les mauvaises affaires, encore qu' on imagine toutes les perfidies possibles pour le fletrir et le decrier. La prerniere de ces calomnies est que, suivant les mesmes voies qu' il tenait devant sa prison, il a voulu faire surprendre Le Havre par l' adresse et les intelligences du duc de Richelieu, lequel neantmoins a esté decouvert et 1 6 des soldats conjurés arretés par Sainte Maure1, gouverneur de la place2• 1 René de Sainte-Maure, seigneur de la Guiraye, lieutenant du roi au gouvernement du Havre. Il avait été sergent de bataille et, selon quelques auteurs, capitaine de la galère patronne de France. Cf. DN, cit. , t. XVIII, col. 205. 2 Nous trouvons confirmation de cette nouvelle dans Jean VALLIER, op. cit. , t. II, p. 398: «Environ ce temps là l'on eut avis à la cour de l'entreprise formée sur le Havre de Grâce par le moyen du premier sergent de la garnison de la citadelle. M. le duc de Richelieu s'ennuyant que Madame la duchesse d'Aiguillon, sa tante, et comme sa tutrice en vertu du testament de feu M. le Cardinal leur oncle, demeurerât plus longtemps saisie de lajouissance de tous ses biens et même de ses gouvernements, se résolut enfin de la décharger de tous ses soins et de s'en mettre en possession de lui-même ( . . . ). Il se détermina d'autant plus hardiment ( . . .) qu'il était encore appuyé de la faveur de Monsieur le Prince et que, en effet, il en était vériablement gouverneur en chef par lettres patentes du Roi mais sous condition expresse que le lieutenant et toute la garnison y seroientmis parMadame d'Aiguillon durant un certain temps, qui n' était point encore expiré. ( . . . ) mais, comme l'exécution de cet insolent dessein eût porté un notable préjudice au repos de la province et de tout le royaume ( . . .) il se résolut de découvrir cette entreprise à celui qui commandait dans la place et de lui déclarer tous les complices: dont aussitôt il en fit arrêterjusques à quatorze».
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