La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
208 Correspondance d'A. Bailly - 1 651 La seconde est que le marquis de Sillery3 estant allé à Bruxelles pour traiter de l' entreveue de Leurs Altesses Royale et Imperiale, on a publié que ce n'avait esté qu'un pretexte, et que ce Marquis, comme tres affidé du Prince, a esté envoié à Bonne, ou Bruel, sejour du cardinal Masarin, pour traiter avec luy de son retour. On le croit pourtant. 0 que d' adresses• ! Ce qui a confirmé ou servi de fondement à cette creance a esté la demande que M. de Navailles> a faite à M. le duc d'Orleans d'une place de seureté en France pour le Cardinal, au nom de tous ses amis. Il est vray que, pour appaiser Monsieur, qui a fulminé contre cette proposition et contre / [f' 1 v] tous ses auteurs, S.A.R., disant que ce retour diviserait tout le Royaume et mettrait mesme en danger la Courone, la Reyne a eloigné Navailles de la Cour et luy a commandé de se retirer en son gouvernement de Bapaume, à quoi il a obei6• Les enlevements ou rapts sont tres frequents à Paris. 3 Louis-Roger Brûlart, marquis de Sillery ( 1 6 1 9- 1 69 1 ). Il était le beau-frère de La Rochefoucauld car il épousa Marie-Catherine de La Rochefoucauld. Il fut nommé maître de camp le 4 juin 1 65 1 . Cf. DN, cit., t. IV, col. 364. 4 Sillery était parti de Paris le 20 avril pour se rendre à Bruxelles et organiser une rencontre entre Gaston et l 'archiduc pour traiter la paix. Dubuisson-Aubenay, (cit. , t. II, pp. 60, 6 1 - 62 et 62) donne une autre explication: «Mais le voyage d u marquis de Sillery étoit pour faire à l'Archiduc compliment de la part de Madame de Longueville et des Princes, et pour retirer la parole qu'ils avaient donnée et au maréchal de Turenne aussi, d'unir leurs armes et ne les séparer que par la paix faite». Cf. aussi ms. fr. 25025, f" 4 1 8r. 5 Philippe de Montaut Bénac, comte de Navailles ( 1 6 1 9- 1 684). Page de Richelieu en 1 634, il entra dans l'armée en 1 638 et il devint colonel du régiment de la marine. Il fit toutes les campagnes d' Italie et de France et fut nommé gouverneur de Bapaume et Niort en 1650. Lors de la Fronde il prit le parti du roi et en 1 650 il eut le titre de lieutenant général des armées du roi. Il eut la compagnie des chevaux légers de la garde en 1 653 , le commandement de l' armée d'Italie et le titre d'ambassadeur extraordinaire auprès des princes italiens entre 1 658 et 1659, le collier du Saint Esprit et le gouvernement du Havre en 1 661, le gouvernement de La Rochelle en 1665 et ensuite celui des armées de Lorraine, Alsace et Champagne-Bourgogne. Enfin il fut créé maréchal de France en 1674. Cf. Jean Pierre LABATUT, La.fidélité du duc deNavailles, dans Hommage à RolandMousnier, op. cit., pp. 1 82- 1 97; Marie Louise FRACARD, Philippe de Montault-Benac duc de Navailles, maréchal de France (1619-1684), Niort, Nicolas Imbert, 1 970. 6 La nouvelle de cette proposition faite par Navailles et de son conséquent éloignement de la cour est rapportée par Dubuisson-Aubenay, (cit., t. II, p. 63) et par le nouvelliste du ms. fr. 25025 (f0 4 l 8r).
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