La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

2 1 2 Correspondance d'A. Bailly - 1 651 M. de Vandosme se deffend fort bien par la dissolution du mariage de sa mere avec M. de Liancour, son mari, faite par autorité ecclesiastique àb \cause/ de l'impuissance du dit Liancour et dit que, bien qu' il soit vray qu'il estnai devant la dissolution du dit mariage, neantmoins estant arrivée depuis, elle couvre le vice et exclud l' adultere; la sentence de dissolution aiant declaré le mariage nul, et par consequent Madame Gabriele, sa mere, sans mari veritable et nullement soumise ni sujette aux loix et aux peines decernées contre les adulteres. Et enfin, pour ce qui regarde la feu reyne Marguerite, que chacun sçait que le Roy l'avait entierement quittée lorsqu' il commença de voir Madame Gabrielle / [f0 3v] d ' où i l i nfere contre M . d'Elbeuf qu ' estant nai, aussi bien que sa0 femme, à sçavoird l a duchesse d'Elbeuf, du roy Henri IV et de Madame Gabielle non mariés, que les termes de l'ecole appellent «solutus cum soluta», il est capable de la succession de sa mere, puisqu ' il n'y a aucune peine civile contre les enfans nais de simple fornication, et qu'ils peuvent succeder et heriter des biens de leur pere et mere sinon «ab intestat» au moins quand ils ont testé en leur faveur. Les commissaires qui ont informé contre le Cardinal Masarin sont tout prests de faire leur raport, et il y a de si étranges choses contre son administration, qu' à moins que la Reyne face un puissant effort pour eluder ce raport tant desiré et attendu, on verra sortir un fulminant arrest11. Il est tous-jours à Bruel, où il fait batir, et il a congedié la pluspart de ses officiers. M. le chevalier de Sainte Fricque18 ira servir cette campagne // [f0 4r] de mareschal dee \bataille/ en l' armée de Flandres, et M. le Baron, son frere, de mareschal de camp en celle de Piemont. Celui-ci partira dans trois semaines19• M. le comte d'Aglié est, Dieu merci, heureusement gueri de sa blesseure20• 17 Il s'agit de la relation que les députés Pithon et Bitant firent le 15 et 1 6 mai de leur voyage à Doullens. Cf. DUBUISSON-AUBENAY, cit. , t. II, pp. 66, 67-68. 18 Michel de Sainte-Frique, frère d'Henri, maréchal de bataille des armées du roi. Cf. Cabinet d'Hozier 30, s.v. Baud 701, f" 2r. 19 Le ms. fr. 25025, f0 422v, explique: «M. d'André Montbrun va commander en Italie comme lieutenant général. M. d'Uxelles en était exclu. M. de Sainte Frique, chambellan de S.A.R. y va commander en qualité de maréchal de camp recommandé parM.me de Savoie». 20 Bailly se réfère à la blessure que le comte d' Aglié remporta dans le duel qui l'opposa à Montpouillan. Cf. doss. 23 1/C, f" l rv.