La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

l Dossier 233 2 1 5 interests, auprés de M. l e Sur-intendant son oncle3, jusques l à que cetuy-ci l ' en a querelé et, enfin, promis, qu' aprés qu' il aura pourveu au paiement des Suisses, il travaillera à donner satisfaction à V.A.R.4• Certainement, Madame, il ne se peut rien adjouter au zele du Baron, ni aux diligences de M. l' Ambassadeur. Il ne faut qu' avoir courage et patience, ce qu' on n' obtient pas en un jour, on l' obtient à l' autre. Ce qui a retardé les satisfactions qui vous sont deües a esté la necessité de contenter M. le Prince, qui a tiré des-j a plus de douze cent mille livres de l'Espargne5• Il commence à bien donner de la jalousie. Il [f0 2r] Le Pere Faure, predicateur cheri de la Reyne et nommé à l ' evesché de Glandeve6, a pris la peine de me venir voir, ce mattin, et de me dire qu' il avoit coulé quelques mots sacramentaux dans l' oreille de la Reyne pour vostre service et que, pour la bien gagner, il falloit continuer de luy parler comme il a commencé. Il m' a promis d' escrire, par cet ordinaire, à V.A.R.; j ' attans sa• lettre et il est des-ja huict heures du soir1• 3 La mère de Sainte Frique était fille d'Angélique de Longueil, donc de la même famille de René de Longueil, sieur de Maison. 4 Les Gardes Suisses, dont l'origine remontait aux troupes suisses que Louis XI avait pris à son service, se plaignaient de ne pas avoir reçu leur solde. Ils furent payés fin mai- début juin, selon le ms. fr. 25025, f' 425r: «Les suisses ont receu une bonne partie de m/600 qu'on lèur avoit promis». 5 Dubuisson-Aubenay (cit., t. II, p. 63) précise à la date du 7 mai: «M. Rollot, premier commis de Guenegaud, en année d'exercice à I' Epargne, a travaillé à donner des assignations assurées et faciles sur fonds tout prêts pour huit cent mille livres à M. le Prince de Condé». Depuis sa libération le plus grand souci de Condé avait été celui de se procurer l'argent nécessaire pour financer ses troupes et pour recruter des partisans. À la fin de la guerre civile dans laquelle il s'engagea au mois de septembre il se trouva criblé de dettes. Cf. Madeleine LAURAIN PORTEMER, Études mazarines, op. cit. , p. 1 56. 6 François Faure ( 1 6 1 2- 1 687). Il prononça ses vœux dans l'ordre des cordeliers à l'âge de dix-sept ans. La cardinal de Richelieu se déclara son protecteur. Après la mort du cardinal la reine se chargea de sa fortune et le fit nommer sous-précepteur de Louis XIV. Les preuves de reconnaissance et de dévouement qu'il donna à la reine, pendant les troubles de la minorité, lui valurent l'évêché de Glandèves, d'où il fut transféré à celui d'Amiens en 1 654. Il conserva la faveur de la courjusqu'à sa mort. Cf. Gallia christiana. . . , cit., t. lll, p. 1 247. 7 Nous transcrivons la lettre que le père Faure écrivit à la duchesse de Savoie, datée de Glandève, 1 9 mars 1 65 1 . Elle est conservée à l' AST, Corte, Lettere Vescovi edArcivescovi Stranieri, liasse Di al Gr, Lettere Vescovi di Glandèves.

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