La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
(f)ossier 238 237 Madame de Chevreuse, M. de Chateau Neuf et M. le Coadj uteur travailloient par dessous main à faire revenir le Cardinal et croioient, par ce moien, ruiner M. le Prince et se rétablir dans les bonnes graces de la Reyne; mais la mine a esté evantéec et horriblement frondée par le Parlement. Et ainsi l' intrigue n' aiant pas eü son effet, les auteurs n ' ont pas eu le leur. C' est ce que j e disois, par mes dernieres nouvelles, ou celles qui les precederent, que Madame de Chevreuse n'estoit pas encore bien dans la confidence de la Reyne, mais qu' elle y pourroit estre mieux que jamais, // [f0 2r] j ' entendois, moienant qu' elle procurat ce retour8• Le l ieutenant de Brissac9 a chassé le gouverneur Tilliadet10 et on avoit fait courir le bruit que le jeune marquis de Vardes y estoit allé pour s' emparer de la place; mais cela n ' est point vray 1 1 • On croit que l' action de ce lieutenant a esté concertée avec l a Reyne, et que iBrissac pourroit bien estre ouvert et donné au Cardinal pour lieu de retraite, les Espagnols ne le voulant plus souffrir à Cologne. Le duc d' Orleans et le Parlement veulent bien estre pour la Reyne; mais. à condition qu' elle ne parleplus du retour du Cardinal,plus hai quejamaisd. Voila une condition bien dure. 8 À ce sujet cf. doss. 236, f'° 2r. 9 Charlevoix, originaire de Saint-Quentin, aide de camp du maréchal de Guébriant en 1638. Jli fut recommandé par Mazarin à Turenne. En 1 65 1 il était lieutenat du roi à Brissac, dont il obtint le gouvernement en 1 672. Cf. DBF, cil. , t. VIII, 1959, col. 588. 10 Gabriel de Cassagnet, marquis de Tilladet (?- 1 660), capitaine aux Gardes françaises, gouverneur du vieux Brissac où Mazarin voulait se réfugier. Il était le beau frère de Le Tellier · Car il avait épousé Madeleine Le Tellier, fille de Michel II. Cf. DN, cit., t. IV, col. 746. u Charlevoix, très ambitieux, était décidé à succéder dans le gouvernement de Brisach, dont il était le lieutenant, au gouverneur Erlach, qui venait de mourir mais Tilladet fut nommé gouverneur. Charlevoix fit alors emprisonner Tilladet et s'empara de la place. La maréchale de Guébriant intervint pour résoudre ce différend et avec une ruse éloigna Charlevoix de Brisach. Mais les autres officiers se révoltèrent et seulement le retour de Charlevoix ramena le calme. Cf. Jean VALLIER, op. cit., t. II, p. 374; ms. fr. 25025, f'° 436v; DUBUISSON AUBENAY (cit. , t. II, p. 82) qui confirme: «Ün y veut envoyer le marquis de Vardes».
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