La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Ji)ossier 238 24 1 }4. le prince de Conti ont pris leur place et que M. le Prince n ' est point venu. Celuy quej ' ay envoié m'a raporté qu' il a rencontré, dans / [f' 4v] la grande sale du Palais, un valet de chambre de M. le Prince, la botte tirée et haute, qui luy a dit qu' il attendait ce que le Parlement aurait deliberé, pour le raporter au Prince22• M. le prince de Conti, revenu d'hier dans le carrosse de Monsieur, a presenté une lettre de M. le Prince, son frere23, par laquelle, rendant compte au Parlement de sa sortie, il dit qu' il a voulu mettre sa persane en seureté, et qu' il ne r'entreroit point à Paris que Messieurs le Tellier, Servient, Botru et 'Lyone ne fussent eloignés de la Cour; sur quoi, M. le Premier President, éludant la deliberation, aprés avoir exageré le faible fondement ou pretexte de la sortie du Prince, et dit que la Reyne luy avait envoié une persane de .condition (c'estoit M. le Tellier) avec ordre de faire differer toute resolution, Jusques à ce qu' elle eut dit ses intentions à la Cour, il a esté arreté qu' on luy envoieroit les gens du Roy devant qu' opiner. Le duc d' Orleans sortant du Palais, tout le peuple a crié: «Vive le Roy, M. le duc d'Orleans et Messieurs les Princes», à quoi S .A.R. a adjouté: «Et point de Masarin». M. le duc de Mercoeur est allé visiter la niepce du Cardinal, sa femme, blessée, dit-on, d ' un enfant nai devant son terme24• 22 Sur la séance du 7 j uillet cf. Journal du Parlement, cit. , pp. 1 2-2 1 ; DUBUISSON­ AUBENAY, cit., t. Il, pp. 84-85. i3 Cette lettre de Condé, datée du 7 juillet, est reproduite par Madame de Motteville (op. cit. ' pp. 400-401 ). 2 4 Le projet de marier le duc deMercoeur avec Laura Mancini remonte au mois d'avril 1649. Il avait été élaboré parMazarin pour s'allier avec la maison de Vendôme et contrebalancer ainsi la toute puissance de Condé. En effet, après la paix de Saint Germain, celui-ci s'était réconcilié avec les princes frondeurs et essayait de supplanter le cardinal dans le ministère. Puisque le dot de la mazarinette comprenait l'amirauté de France ainsi que le premier gouvernement de province qui se rendrait vacant et deux cent mille écus comptant, le duc de Mercoeur accepta la proposition de Mazarin. Des doutes restent sur la date de la célébration du mariage, vraisemblablement le 4 février 1 65 1 (selon Moréri et Anselme), c'est-à-dire avant le départ de Mazarin en exil. La donnée sûre est qu' en juillet Laura Mancini était enceinte, comme le confirme Dubuisson-Aubenay (cit., t. Il, p. 59): «Le mariage et grossesse de la demoiselle de Mancini avec le duc de Mercœur tenus pour

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