La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Dossier 243 267 Tout l' effort de la division de la Maison Royale consiste maintenant aug choix du lieu de la tenue des Estats7, la Reyne voulant absolument qu' ils se tiennent à Tours et les Princes, creignant les tours, demandant qu' ils se tiennent absolument à Paris. Enfin la Reyne, estant persuadée que s' ils se tiennent à Paris on luy fera quelque mauvais parti, est resolue de ne j amais consentir au choix de ce lieu, qu' elle regarde comme un precipice qu'on luy creuse soubs les pieds. Et les Princes sont deliberez de ne souffrir j amais le choix de Tours, qu' ils regardent et considerent comme un piege qu'ils pretendent leur estre tendu. Voila une semence mortelle de desordres et où l ' on ne trouve pas de temperament, ni de remede. M. de Chateau-Neuf fût, hier, au Luxembourg et entretint bien une bonne demi-heure M. le duc d'Orleans8• Le comte d'Ognon s ' est marié par force9, car aiant promis mariage // [f0 2r] à Mademoiselle Dampierre10, fille du marquis Dampierre1 1 , en Poitou, 1 Dubuisson-Aubenay (cit. , t. li, p. 1OO) explique, à la date du 12 août: «ce jour le duc d'Orléans dit à la reine qu'il fallait réassigner la tenue des États généraux prochains, après la majorité du roi, dans Paris. Elle repondit que la noblesse avait demandé qu'ils se tinssent à Tours, et que cela avoit aussi été résolu du consentement de lui-même. 11 répliqua que, s'ils ne se tenoient à Paris, elle se perdoit sans conserver l ' É tat et, pourvu qu'elle le fit, elle ne se soucioit pas de se perdre. n persiste à dire qu'il les falloit tenir à Paris». Sur la question des É tats Généraux cf. doss. 223, note 1 1 . 8 Cette entrevue entre Châteauneuf et Gaston concernant évidemment le projet de rappeler Châteauneuf au ministériat, est confirmée par Dubuisson-Aubenay (cil., t. II, p. 1 00). 9 Nous trouvons des explications dans le ms. fr. 25025, f0 456v: «Il y a avis de Poitou que le Comte Daugnon ayant longtemps recherché l ' amitié de Mademoiselle de Dampierre, soeur du marquis de ce nom qui est fort belle fille mais non pas riche, a tant fait que celle ci lui avoit fait une promesse de mariage. Elle lui a permis de coucher avec elle en sorte que, peu après, se trouvant grosse, elle a esté contrainte de dire ce secret à ses parents lesquels s'estant assemblés sur ce subject chez elle, s'etant resolus de la lui faire épouser parforce, ont trouvé moyen de le faire venir au logis de cette demoiselle lui ayant fait savoir qu'elle étoit fort malade». Cf. aussi Gédéon TALLEMANT, op. cit., t. 1, p. l 002. 10 Marie Fourré de Dampierre (1 630- 1 696). 11 Charles Fourré, chevalier, baron de Dampierre, conseiller d' É tat, gouverneur de Saint Jean d'Angély. Il épousa en 1 626 Marie de La Lande puis, en 1 650, Louise Savatte. Cf. Georges BEAUCHET-FlLLEAU, Dictionnaire historique et généalogique desfamilles du Poitou, Poitiers, Société d'imprimerie et de Librairie, 1 89 1 - 1 898, 6 tomes, t. Ill, p. 553.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=