La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Dossier 244 2 7 1 J'ay songé, ce soir, que M . le Chevalier, son frere4, m'en estait venu aporter la funeste nouvelle et, certes, de la façon que vous m'escrivés de sa maladie, il y a beaucoup à creindre. Tirés moi, je vous supplie, de peine au plustost. Je vous avais prié de rendre une lettre, d ' un mien ami, à M. le secretaire Galand5, qui luy demandait des papiers importans; faites moi la faveur de les luy demander avec quelque chaleur et de luy dire que M. Sambiche6 a de quoi se faire paier ici. Il entendra bien ce langage. Voici des nouvelles que mes amis m' aprenent, vous les dirés, s ' il vous plaist, à S.A.R. si vous les trouvés dignes de luy estre communiquées. Il y a trois articles importants, qui sont comme les pivots sur lesquels roulent toutes les pretensions et toutes les seuretés des Princes. Par le premier, ils demandent une declaration, en forme, qui j ustifie entierement M. le Prince de Condé des accusations qui sont exprimées dans le memoire de la Reyne. Par le second, que les Etats se tiennent à Paris7• // [f' 2r] Et par le dernier que M. de Chateau-Neuf soit eloigné. Ce mattin, le Parlement estait assemblé pour donner un arrest de justification en faveur de M. le Prince8, mais la Reyne l ' a empesché par une lettre de cachet du Roy, qui mandait le Parlement pour les 4 heures du soir et Sa 4 Il s'agit du frère du baron de Sainte Frique, Michel. Cf. doss. 232, note 1 8. 5 Jacques Galand, secrétaire du conseil d' É tat. Cf. Jean Paul CHARMEIL, op. cit., p. 141 1 . 6 Ce passage, plutôt énigmatique, ne nous a pas permis d'identifier M. Sambiche. Nous pensons qu'il s'agit d'un surnom que Bailly a utilisé pour désigner quelque personnage proche de la cour de Turin. 7 Sur la question des États Généraux cf. doss. 223, note 1 1 . 8 Le 29 août Condé avait lu au Parlement une plaidoirie pour se j ustifier (Journal du Parlement, cit., p. 68). Il voulait obtenir une lettre de la part de la reine proclamant son innocence. Tout d'abord Anne refusa mais, pressée par le Parlement qui soutenait Condé dans sa demande, elle céda le 5 septembre, deux jours avant la cérémonie de la majorité du roi. Le texte de l'arrêt de justification est reproduit dans le Journal du Parlement, cit. , pp. 83-85. Sur la journée du 1er septembre cf. Journal du Parlement, cit. , pp. 7 1 -72; DUBUISSON-AUBENAY, cit., t. II, p. l l l .

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