La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Introduction 27 Turin, en arrivant jusqu' à Moncalieri. Pendant plusieurs mois la Savoie ne cesse de demander à Paris l' envoi d' hommes et d' argent pour contrecarrer l ' avancée ennemie et conserver les places du Montferrat, mais les négociateurs savoyards rencontrent un obstacle insurmontable dans l' attitude du surintendant des finances Maisons qui soulève des difficultés quant à la modalité de financer cette entreprise. Bailly entre en action avec détermination et il affirme: «si l 'assignation qu 'on vous a faite sur le Dauphiné n 'estpas seure, je ne me donnerai pas un moment de repos qu 'on ne l 'ait changée et, si la cour estoit ici, la chose seroit desjafaite»76• Il peut user de son influence pour résoudre l' affaire grâce à son amitié avec le nouveau surintendant La Vieuville et avec le secrétaire de cabinet Bartet, auxquels il s'adresse pour obtenir l' assistance demandée. C ' est Bailly qui est choisi pour assurer la communication entre Bartet et l' ambassadeur de Savoie Jean-François Saint-Martin d' Aglié: Il [Bartet] fit quelque difficulté, particulierement sur sa qualité de resident de Pologne et, qu'estant aussi secretaire du Cabinet du Roy, il ne pouvoit pas seurement, et sans l'ordre de Sa Magesté, traiter avec les etrangers, et que la negotiation se feroit miraculeusement par mon entremise et je serois comme la bouche commune de M. l' Ambassadeur et de luy77• Bailly est aussi en contact avec le résident de Mantoue à Paris, Giustiniano Priandi et il fait à la duchesse un récit fidèle de leurs conversations. En 1 652, quand les Espagnols mettent le siège à Casal78, il a un entretien avec lui qu'il rll.pporte en ces termes : J e viens d'entretenir tout présentement l e Resident de Mantoue, qui m'a dit confidemment que l 'Ambassadeur de Venise luy parla ces jours passés de la part de celuy de V.A.R. pour chercher quelque expedient de sauver Casal. Il m'a dit en riant qu'il y en avoit trois: le premier de bien munir la place de soldats, d'argent et de vivres. Le second d'envoyer une armée de dix mille hommes en Italie pour s'opposer aux Espagnols et le dernier de remettre la place au duc son maistre franche, libre et sans condition. Il a adjouté une chose qui m'a fait croire que le duc de Mantoue s'entendoit avec les Espagnols: c'est qu'il ne croioit pas que son maistre fut en estat de la recevoir sentement quand 76 doss. 252/A, f" 2r. n. do�s. 248/B, f" 3v. 78 La ville tomba aux mains des Espagnols le 20 octobre. Cf. Vincenzo DE CONTI, Notizie storiche della città di Casale e del Monferrato, Casale, Casuccio e Bagna, 1 838-1 84 1 , 1 1 wl., t. VIII, 1 84 1 , pp. 203-209 et Domenico TESTA, Storia del Monferrato, Castello d' Annone, Tipografia Piano, 1 982, pp. 27 1 -274. •' --r;7 : , -· ,, ".�\. '� • � ' • j '.' . � , : •• ;1

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