La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

290 Correspondance d'A. Bailly - 1 651 Donquerque ne creint point de siege, pour cette année7• M. le duc d'Orleans est demeuré ici, fort contre le gré de la Reyne, mais elle se console par l'esperance qu' on luy donne qu' i l n' entreprendra rien, et qu' il ne peut rien ou peu dans la conjoncture des affaires presentes. C ' est ce qui est b ien paradoxe. On dit donc que l a prise dè la ville de Bourges, où le Roy pretend aller, et la reduction du Berri sera la prise de M. le duc d'Orleans, qu' aprés cela il se rendra. D'autres croient qu'il sera invincible et que Bourges se deffendra, luy estant tres aise; le Roy n' aiant encore point d' armée et M. le Prince y aiant envoié du monde, qu' i l suit avec dessein, dit-on, d' entrer à Bourges, si le Roy l' assiege en persone8• M. le prince de Conti et M . de Nemours levent, en diligence, le plus de trouppes qu'ils peuvent. 7 En 1 646, après un siège d'un mois, la garnison espagnole quittait la place de Dunkerque, qui passait aux Bourbons pour quelques années. Au cours de cette période ( 1 646- 1 652) la ville continua de subir les ravages de la guerre car, malgré le traité de Westphalie qui reconnaissait l 'indépendance des Provinces Unies, la guerre entre la France et l'Espagne se poursuivit. Les difficultés étaient dues au manque de moyens financiers et militaires. En 1 65 1 la vilie tomba progressivement aux mains des Espagnols et retourna définitivement à l'Espagne en 1 652. Mqzarin avait envoyé comme gouverneur le comte Estrades, un homme absolument dévoué à ses intérêts. Les Irlandais, qui ne s'étaient pas ralliés au gouvernement parlementaire de Cromwell, installèrent à Dunkerque une amirauté. À la fin du mois d'août des troupes espagnoles poussèrentjusqu'aux portes de Dunkerque mais elles n'osèrent pas l ' attaquer ouvertement. Elles assiégèrent Fumes qui capitula le 5 septembre. La ville encerclée, Estrades entama des négociations secrètes avec le gouvernement de Cromwell qulproposa de lui racheter la ville. Le retour de Mazarin de l'exil lui empêcha de donner suite à son projet mais en 1 652 la situation précipita et le 1 6 septembre 1 652 Estrades remit la ville dans les mains des représentants de l 'archiduc. Cf. Histoire de Dunkerque (sous la direction deAlain CABANTOUS), Toulouse, Privat («Pays et villes de France»), 1 983, pp. 55-60; Louis LEMAIRE, Histoire de Dunkerque des origines à 1 900, Dunkerque, Imprimerie du Nord Maritime, 1 927, pp. 1 63- 1 7 1 . 8 L e roi, qui craignait de perdre e n province toute influence, partit pour Bourges, où Conti avait fait emprisonner le maire, le 2 octobre. Surla situation de Bourges cf. doss. 249, note 1 .

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