La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

300 Correspondance d'A. Bailly - 1 651 paroistroit et non pas celuy où les esperances de gratitude, dont on me flatoit, se manifestoient à mes yeux. V. A.R. ne me voulut pas faire la grace de me permettre d' aller en Piemont pour luy dire mes sentiments et une infinité de choses qu' elle auroit escoutées avec plaisir et, sçachant que M. le baron de Sainte Fricque avoit trois grandes qualités, de secret, de sage et d' entier serviteur de V.A.R., je ne fis point de difficulté de m'ouvrir à luy et mesme de le prier de presentir les volontés de Monsieur et de Mademoiselle sur cette alliance, qu' i l y trouva tres disposés. Il luy en parlera, donc, de la façon que je luy en escris et pointpour tout de mariage\ comme on a voulu persuader à V.A.R., ainsi qu' il m'escrit qu' on a fait sans aucun fondement, et qu' il avoit ordre d ' en traiter; Madame, il n ' en a aucun et elle peut bien penser qu' il ne me l ' auroit pas caché et qu' aussitost je luy en aurois donné advis. Il ne le conseillera jamais à V.A.R.', et je luy puis bien j urer sur ma conscience, qu' elle n'a pas beaucoup de serviteurs de sa force, de son zele et de sa fidelité. Je la supplie tres humblement, pour le bien de ses affaires, de luy temoigner confiance, car il est tout deconcerté, tant on luy a jetté de semences, de soupçons, de quelque froideur de V.A.R. dans l ' esprit, et que pour les marques de cette verité, elle ne luy donne plus des audiances secretes. Je dis ces choses dans le dernier secret à V.A.R. et la supplie, tres instamment, de ne luy en rien témoigner, mais comme il s'en revient ici, de le r' envoier satisfait et dans le dessein de luy continuer ses services. On luy a dit tant de choses, et de moi aussi, que c'est une espece de miracle comme vous pouvés conserver vos serviteurs, tant on travaille de vous les oster. Quand il sera ici, si V . A.R. est bien secrete, je vous envoierei l' original de ce qu' il m'en a escrit, de sa main. Mais, il n'en faut rien temoigner et bruler ce papier. // [f0 6r] J ' avois oublié de dire à V.A.R. que quelque personne aiant dit à la Reyne, pour vous rendre bon office, qu'elle devoit vous donner moien de faire la

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