La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Dossier 249 303 Je viens, à cette heure mesme, de ches le Garde• des Seaux où j ' ay apris cette nouvelle et, de plus, qu'il s' estoit enfermé dans son cabinet pour regler le paiement des rentes de la maison de ville pour eviter quelque sedition car, comme elles sont assignées sur les tailles et autres deniers des provinces, celles ci venant à estre attaquées, ou foulées par les armées enemies, ne paieront point. Ne paiant point, les rentes ne se paieront point et, ne se paiant point, sans doubte il y aura desordre et tumulte à Paris et les droits du Roy ne se paieront plus. C'est ce qui fait bien de la peine au Garde des Seaux et aux autres Ministres. Le Sur-intendant ne sçait où il en est. Le President de Maison ne luy a point encore rendu ses regitres et les intendans des finances, qui sont d ' intelligence avec ce President, cachent à l' autre toutes choses et font la derniere dilligence" pour luy oster toutes sortes de connaissances. Cela est cause qu ' il ne peut donner aucun ordre pour les affaires plus pressées. Mesme M. le comte d'Arcour ne sçauroit recevoir la moitié de ce qu' on luy a assigné pour son voiage de Guienne4• Et c ' est aussi pour la mesme raison qu'il a demandé quinze jours de terme pour chercher le fond des m/1 1 2 livres accordées à M. l' Ambassadeur, et que, pour respirer, il l ' a prié d' avoir une seconde lettre de recommandation de la Reyne5• Je parlei devant hier au chevalier de la Vieu-Ville, fils du Sur-intendant6 et tout puissant sur luy, qui me devait rendre compte des soins que M. Bartet prendrait de cette affaire, conformement au billet qu' il m' en avoit escrit en partant, que je fis voir aussitost à M. l'Ambassadeur et que j 'envoie à V. A.R. pour justifier mes diligences, toutes infructueuses qu'elles sont7. 4 Harcourt avait reçu l ' ordre de se rendre en Guyenne, commander l'armée du roi qui s'opposait à celle de Condé. Le ms. fr. 25025, f' 492v, confirme que «Harcourt n'a point d'argent». Il ne partira que le 20 octobre. Cf. DUBUISSON-AUBENAY, cit. , t. Il, p. 1 25. 5 Bailly se réfère à la demande de financement. Cf. doss. 228, note 17. 6 Henri, chevalier de La Vieuville, fils de Charles. Cf. DN, cit. , t. XIX, col. 724. 7 Ce billet n'a pas été conservé. La Vieuville s'était intéressé pour faire avoir à la duchesse de Savoie un financement.

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