La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Dossier 249 305 de Chancelier, mais qu'il estoit trop bon serviteur de Leurs Magestés pour acquiescer à ces offres. Et, effectivement, il est bon serviteur. Le Cardinal, sur quelques lettres de ses amis, estoit tout prest de monter en carrosse pour venir à Mets ou à Brissac; mais il receut une depeche de la Cour de ne point bouger, si bien qu'il ne viendra point1 1 • I l fait negotier puissamment à Rome pour estre Cardinal legat et promet au Pape toutes choses' pour cela; et desj a on dit que l ' accomodement de l ' ambassadeur de France12 avec Sa Sainteté, peu advantageux à cetted Courone, est l' ouvrage du Cardinal et l' ebauche des services qu'il promet au Pape. S ' il peut venir à bout de cette affaire, son dessein est d' aller en // [f° 2r] Avignon et de se r' aprocher peu à peu. Mais les Parlemens y ont pou\r/veu et remedié, aiant inseré dans leurs arrests qu' il ne pourraj amais revenir en France, non pas mesme en qualité de legat. Mecredi passé, le Parlement s' assembla et toute la seance se passa à lire la lettre du Roy qui leur escrivoit qu' il alloit dans le Berri pour retenir la province dans son devoir et dans l' obeissance, et qu' il esperoit d'estre bien tost de retour à Paris13• Comme on voulut parler de M. le Prince, \Monsieur/ dit qu' il attendoit un gentil-homme de sa part, qu' il luy avoit promis devoir arriver trois jours aprés Vousi14, et que, partant, il estoit d' advis qu' on differat de parler de ses interests jusques au samrnedi suivant, qui sera demain. 11 La nouvelle est rapportée par DUBUISSON-AUBENAY (cit. , t. II, p. 120) qui ajoute aussi que le bruit courait de la mort du cardinal. 12 L'ambassadeur de France à Rome était Henri d' Étampes, bailly de Valençay ( 1 603-1 678). Commandeur de l'ordre de Malte, ambassadeur extraordinaire du roi de France à Rome de 1 649 à 1 653, il fut nommé prieur de France en 1 670. 13 Le Journal du Parlement ne contient pas de comptes-rendus des séances du 15 septembre au 7 octobre probablement parce que, comme l ' affirme Talon (op. cit. , p. 447) «Se passa peu de chose de conséquence jusques au 7 octobre». Sur la situation du Berry cf. supra, note 1 . 14 Sur ce gentilhomme du duc d'Orléans et le rôle qu'il joua cf. doss 247, note 3.