La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Dossier 250 309 Quelle tranquilité, Madame, a jamais égalé celle de V.A.R. dans un trouble si general, dans une extremité si dangereuse ! Quelle est si petite parmi vos creatures à laquelle V.A.R. n' ait eu la bonté de songer dans cette grande agitation, aussi obligeamment et avec les mesmes soins qu' elle eut fait dans une paix universelle // [f0 2r] puisqu' elle n ' a pas laissé de songer à moi, qui suis si peu de chose, et qu' elle n ' a pu s ' empescher de m' enrichir de ses dons ! Aprés cela, Madame, je ne pense pas que V.A.R. ait besoin de mon secours, comme son humilité luy fait dire, pour luy aider à porter ses croix, et si elle les partage avec quelqu' un elle le fait plustost par charité que par faiblesse, car il ne s'est j amais veu une constance si heroique dans les plus grandes adversités que celle que vous avés temoignée dans toutes les vostres, et personne n ' a j amais si bien merité que V.A.R. cet auguste nom de Chrestienne qu'elle porte. Que la France, Madame, a de sensibles obligations à V.A.R. de l ' amour qu' elle luy fait paroistre en des temps si difficiles, que le ciel a sujet d'estre satisfait de vostre patience en ces grandes occasions! Que je semis ingrat de vos anciennes faveurs et de cette nouvelle grace / [fO 2v] si je ne contribuais eternellement mes petits soins et mes plus grands voeux envers l ' un et l ' autre pour les obliger à la reconnaissance et aux recompenses qu'ils vous doivent ! Je serais, dis-je, trop indigne du present que V.A.R. m' a fait, s ij e ne publiais par tout ce que la France vous doit, si je ne demandais continuellement au Ciel toutes les prosperités que meritent vos vertus royales et si je ne paroissois egalement devant Dieu et devant les hommes, Madame, de V.A.R., le tres humble, tres obeissant, tres obligé et tres fidele sujet et serviteur, D. A. B .. De Paris, ce 13 octobre 1 65 1 . "+eussent fait+

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