La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Dossier 250 3 1 1 est allé à La Rochelle pour lever diligemment quatre mille hommes et les envoier au Prince et, comme il est tout puissant et s ' est rendu comme souverain de tout le pais d' Aunix, de La Rochelle, qu ' i l fait fortiffier, de Brouage et des vaisseaux, i l fortiffie infiniment le parti du Prince6• M. le duc d'Orleans sortit, sammedi passé, mal satisfait du Parlement / [f0 1 v] parce qu ' il vouloit qu ' on y deputat des conseillers au Roy, pour supplier Sa Magesté de donner à S .A.R. plein pouvoir de traiter avec M. le Prince, et il fut seulement arreté qu' elle envoieroit un gentil-homme à ce Prince pour sçavoir ses pretensions et le sujet qu' il a de mescontement'. Elle dit, en sortant de son siege, que M. le Prince, son cousin, ne recevrait point cette proposition et que le Parlement vouloit la guerre civile7• M. le Cardinal a demandé au Roy une commission pour le Parlement de Mets, afin qu' il y fût j ustifié des desordres qu' on luy impute, mais l 'affaire aiant esté proposée au Conseil, elle n ' a pas passé. Seulement, il a esté dict qu' on temporiserait et que les affaires du Roy dans les conjoctures presentes estoient mal disposées pour accorder cette commission. 6 Le ms. fr. 25025, f" 4 93 r , confirme: «Les lettres de Bordeaux du 5 du courant portent que le conte d'Augnon, après avoir pris possession du duché de Fronsac et délivré à Monsieur le Prince les 800.000 livres qu'il luy devait donner et 200.000 à Monsieur deRichelieu pour sa renonciation, en estait parti pour retourner à Brouage afin de hâter les levées des 4.000 hommes qu'il luy avait promis». 7 Sur la séance du samedi 7 octobre cf. Journal du Parlement, cit. , pp. 1 12- 1 1 3 et 1 38- 1 39 ; Journal inédit du Parlement de Paris pendant la Fronde ( l" décembre 1651-12 avril 1 652), publié par Henri COURTEAULT, extrait de «Annuaire-Bulletin de la Société de ! ' Histoire de France», année 1 9 1 6, Paris, Renouard, 1 9 17, p. 33. La tentative du duc d'Orléans d'arriver à une conciliation entre Condé et la cour n'aboutit pas et le 8 octobre le roi fit une déclaration de Bourges accusant Condé, Conti, la duchesse de Longueville, les ducs de Nemours et de La Rochefoucauld de lèse majesté si, dans le delai d'un mois, ils ne rentraient pas dans leur devoir. Le texte est reproduit dans le Journal du Parlement, (cit. , pp. 1 38- 1 39) à la date du 4 décembre mais il est daté du 8 octobre. En effet la déclaration n'avait été envoyée au Parlement pour être enregistrée que le 14 novembre, dans l'espoir d' arriver à une solution qui aurait pu éviter la guerre civile. Cf. Omer TALON, op. cit., p. 448.
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