La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

344 Correspondance d'A. Bailly - 1651 DOSSIER 255 A.S.T., Corte, Lettere ministri - Francia, m. 57, fasce. l, dossier 46 (gazette) Destinataire: Lieu et date: Support: Autres mentions: Madame Royale Paris, 23 decembre 1 65 1 2 bifeuillets numérotés de 1 à 3 (ff. 3r, 4rv blancs) f0 4v: deux cachets et l' entête Madame De Paris, ce 23 decembre 1 65 1 . Monsieur le duc d'Elbeuf a escrit à M. le Premier President qu' il avoit receu une lettre du cardinal Masarin, par laquelle il luy donnoit part du dessein qu' il avoit de venir en France avec quelques trouppes qu' il avoit levées pour le service du Roy, et qu' il luy avoit fait réponce que, pour les troupes, elles seront bien venues et qu' il luy conseillait de les envoier au plustost mais que, pour signaler ce grand service et le rendre parfait en toutes choses, i l devoit faire autant de pas en arriere que ces trouppes en feraient en avant dans le Royaume et qu' il n' estoit pas encore temps de paroistre1 • Ce Duc adjoute neantmoins que, s i cette Eminence persiste, nonobstant son conseil, d' entrer dans son gouvernement, il ne pourra du moms que d' executer les ordres du Roy. 1 La lettre écrite par Mazarin à d'Elbeuf est du 1 3 décembre. Dubuisson-Aubenay (cit. , t. II, p. 1 4 1 ) confirme le récit de Bailly en précisant le nombre d'hommes que Mazarin aurait à sa disposition: «lettre dudit Cardinal portant qu'il a à sa dévotion cinq à six mille hommes, qu'avec son adresse et ses amis il a assemblés et levés et avec lesquels il peut entrer en France pour y servir le roi, si ledit duc d'Elbeuf le lui conseille. À quoi ledit duc a répondu qu' il serait toujours avoué et loué de conserver lesdites troupes au roi et empêcher que nos ennemis ne s'en prévalent mais que, quant à ce qu'il proposait de les amener lui-même en France, il ne croyait pas qu' il fût encore temps et ne lui conseilloit pas». La lettre du duc d'Elbeuf à Molé était du 14 décembre. Cf. ms. fr. 25025, f' 525r; Jean VALLIER, op. cit., t. III, pp. 92-93.