La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
370 Correspondance d'A. Bailly - 1651 Le chevalier de Grammont4 à son retour de Flandres', enragé de trouver Meille" pourveu du Gouvernement de Clermont, a quitté Monsieur le Prince, dont i l estoit premier escuyer, et n ' a pas mesme voulu escouter l a proposition que luy a fait un de ses amis, de la part de Monsieur l e Prince, de recevoir la charge qu ' avoit prés de sa personne desfunt La Moussaye5, avec tous les avantages et apointements. L'on s ' en estonoit mais on ne sçavoit pas que M. le mareschal de Gramont, estant fort bien auprés de la Reyne, luy avoit procuré la charge de capitaine des mousquetaires du Roy, qu'on va remetre sur pied6• Les propositions de la paix generale continuent et mesme on croit que S .A.R. pouroit faire un voyage à Perrone pour s ' aboucher avec M. l'Archiduc pour cela7• M. le Prince travaille autant qu'il peut au retour du mareschal de Turenne 8 ; . ce qui ne semble pas extremement facile sans une longue treve ou sans un traité de paix. Le Roy, la Reyne et le petit Monsieur furent hier disner à Maisons et M. le Surintendant leur fit une reception toute royalle9• Il [f' 2r] Le Roy fut à la chasse, mardy, à Versailles10; M. le Surintendant l ' y traita encore, estant capitaine de Saint-Germain et de Versailles. 4 Sur le mécontentement du chevalier de Gramont cf. doss. 229, note 29. 5 Amaury III de Goyon-Matignon, marquis de la Moussaye (?-1 650). Il était le beau frère de Turenne. Il acquit le comté de Quintin de Henri de la Tremouille et fut gouverneur de Rennes. Il épousa en 1 629 Henriette Catherine de la Tour, fille du duc de Bouillon. Cf. Eugène et Émile HAAG, op. cit., t. V, p. 346. 6 À propos de la compagnie des mousquetaires cf. doss. 229, note 30. 7 Dubuisson-Aubenay (cit. , t. II, p. 57) confirme, à la date du 20 avril: «ce jour partit le marquis de Sillery-Brûlart pour aller à Bruxelles, aux fins d'offrir et engager l'archiduc à se trouver à Cambray en tel temps que MM. d'Orléans et de Longueville se trouveront à Péronne pour le traité de paix entre les couronnes». 8 Sur le rapprochement de Turenne avec la cour cf. doss. 222, note 22. 9 À propos de ce repas cf. doss. 229, note 27. 10 La nouvelle est donnée par Dubuisson-Aubenay (cit., t. II, p. 57) et par la Gazette du 22 avril.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=