La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

44 Correspondance d'A. Bailly - 1651 autres, et ceux ci, sçachant que ces lyons leur pourraient donner de la patte, ne souhaitent point qu' ils sortent de prison. Et, s' ils temoignent de desirer qu'on les oste du Havre de Grace13, c ' est qu' ils ne voudraient pas qu' ils fussent au pouvoir du Cardinal, quib / [f'° 1 v] les considere et les tient effectivement comme trois lions à l ' attache pour les lancer sur ses enemis quand il n ' aura plus d' autre resource. Ces frondeurs donc desireroient que les prisoniers changeassent non pas de condition mais de lieu et qu' ils fussent conduits en quelque prison qui dependit de M. le duc d'Orleans, enrageant de la faute qu' il fit, disent-ils, de ne s'estre saisi des Princes lors du siege de Bordeaux14, car, s ' il les avoit en sa possession, il seroit le maistre. et il fut contraint à renoncer à 1' archevêché de Paris. Il est !' auteur de très importants mémoires (Cardinal de RETZ, Œuvres, éd. par Marie-Thérèse HIPP et Michel PERNOT, Paris, Gallimard «Bibliothèque de la Pléiade», 1 984). Cf. Louis BATIFFOL, Biographie du Cardinal de Retz, Paris, Hachette, 1 930; Simone BERTIÈRE, La vie du Cardinal de Retz, Paris, éd. du Fallois, 1 990; Jacques DELON, Le cardinal de Retz orateur, Paris, Aux Amateurs des livres, 1 989; Michel PERNOT, Le rôle politique du cardinal deRetz pendant la Fronde, dans «XVII< siècle», 1 92, 1 996, pp. 623-632; DBF, cit., t. XVI, 1 985, col. 556-559. 12 Pierre Broussel (vers 1 576-1 654), conseiller à la Grand-Chambre du Parlement de Paris. Il était très populaire à cause de son opposition sistématique à toute demande d'impôts. Son arrestation en 1 648, pour avoir défendu l'action du Parlement, fut à l'origine de la révolte populaire et de lélévation des barricades à Paris en août 1 648. En 1 649 il fut nommé gouverneur de la Bastille mais il fit exercer ses fonctions par son fùs Jérôme. Cf. DBF, cit., t.VII, 1 956, col. 454-455. 1 3 Les princes avaient été transférés au Havre le 15 novembre car ce lieu était considéré plus sûr contre les tentatives des frondeurs de les libérer, le gouverneur étant Madame d'Aiguillon, parente du cardinal de Richelieu et très attachée à la famille royale (Sur ce personnage cf. doss. 232, note 23). Cf. Adolphe CHÉRUEL, Histoire de France pendant la minorité. . ., cit., t. IV, pp. 1 38-143. 14 Les partisans des princes dominaient à Bordeaux, où résidaient la princesse de Condé et son fils, le duc d'Enghien. Ils avaient entamé des négociations avec l ' Espagne afin d'obtenir l ' argent et les hommes nécessaires pour combattre. Mazarin, préoccupé par les succès que les Espagnols avaient remporté à Porto Longone, à Piombino et dans la France septentrionale et, de peur qu ' ils ne décident de prêter leur aide aux Bordelais, avait décidé d' assiéger la ville le 6 septembre 1 650. L' archiduc Léopold, représentant de l'Espagne, avait alors proposé au duc d' Orléans de traiter la paix, en lui promettant en contrepartie la libération des princes. Beaufort et Retz avaient exhorté Gaston à accepter ces propositions, mais les négociations échouèrent. Cf. Adolphe CHÉRUEL, Histoire de France pendant la minorité.. ., cit. , t. IV, pp. 1 00- 1 65. Sur la Fronde à

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