La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
54 Correspondance d'A. Bailly - 1 651 La Ferté d'lmbaut46• La creation de cetui-ci a appaisé M. le duc d'Orleans47• On travaille fort à gagner le Coadjuteur en luy promettant la survivance de M . le cardinal de Lyon48 en la charge de la grande aumonerie, ce prelat demandant avec ardeur une charge importante qui l' attache à la persane du Roy, d ' où les politiques inferent qu ' il pretend un j our quelque chose de plus grandi et de plus attachant et proportioné à son grand genie49• à la cause royale, en décembre 1 65 1 il escorta avec 6000 hommes Mazarin qui, rentré de son exil, allait rejoindre la cour à Poitiers. En 1 652 il lutta contre Condé au combat du faubourg Saint-Antoine. Il fut créé créé duc et pair en 1 665. Cf. DBF, cit. , t. XIX, 1 997, col. 1 5 1 - 1 52. 46 Jacques d'Étampes, marquis de la Ferté d'Irnbaut et de Mauny, seigneur de Salbris ( 1590- 1 668). Il se consacra très jeune à la carrière militaire. En 1 626 il fut nommé capitaine lieutenant des gendarmes de Gaston et premier chambellan de ce prince. En 1 64 1 il fut envoyé en Angleterre comme ambassadeur. Rentré en France il eut la charge de général des armées du roi . En 1 65 1 il obtint le titre de maréchal de France et celui de conseiller d'honneur du Parlement. En 1 66 1 il fut promu chevalier des ordres du roi. Il avait épousé le 27 mai 1 6 1 0 Catherine-Blanche de Choiseul. Cf. DBF, cit., t. XIII, 1 975, col. 1 69- 1 70. 47 Ces nominations n'allèrent pas sans quelques contestations. Au départ les nouveaux maréchaux ne devaient être que trois, mais Gaston appuyait fortement La FertéIrnbaut qui fit grand bruit et obtint le bâton de maréchal. Cf. BNF, ms. fr. 25025, f0 348r, Adolphe CHÉRUEL, Histoire de France pendant la minorité . . . , cit., t. IV, pp. 239-240, Jean VALLIER, Journal, éd. Henri Courtault, Paris, Renouard, («Société de ! ' Histoire de France»), 1 902- 1 9 1 8, 4 vol., t. I, pp. 254-255. Cf. aussi Appendice, Lettre B/2. 48 Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu ( 1 582 - 1 653), dit le cardinal de Lyon, frère du premierministre. En 1644 il fut à l'élection du Pape Innocent X. Archevêque d'Aix en 1 626 et de Lyon en 1 628, en 1 632 il eut la charge de grand aumonier de France. Cf. Louis MORÉRI, op. cit. , t. VIII, p. 407. 49 Bailly se réfère aux ambitions de Gondi au chapeau et à la politique. À partir du début de 1 650 Gondi eut l ' ambition de devenir cardinal, comme son oncle Henri et son grand oncle Pierre qui s'étaient succédé sur le siège de Paris de 1 568 à 1 622. En plus, depuis le 1 8 janvier 1 649, il remplaçait l 'archevêque de Paris. Il esperait que cette haute fonction <l' Église lui permettrait un jour de devenir premier ministre. En 1 65 1 Gondi chercha à profiter de la situation et il promit secrètement à la reine de combattre Condé en échange d'un chapeau de cardinal. Toutefois la nomination qu'on voulait lui faire obtenir n 'était pas celle qui revenait au roi de France, mais celle dont disposait le roi de Pologne, Jean Casimir, et qui avait été cédée à la princesse douairière de Condé en faveur de son fils, le prince de Conti. Gondi visait par contre à être cardinal français pour avoir des droits au ministère. Lorsqu'à la fin de l ' été il parut disposé à faciliter le retour de Mazarin, le roi le proposa comme le candidat de la France pour le cardinalat et fit partir pour Rome l'abbé Charrier afin d'y hâter sa promotion. Dès que Mazarin rentra en France, à la fin de l ' année, il essaya de bloquer la nomination de Gondi mais le pape Innocent X ,
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