La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

58 Correspondance d 'A. Bailly - 1 651 Quelques frondeurs font courir le bruit que, si on n ' accorde la liberté aux Princes, le Parlement decretera M. le Cardinal et M. de Bar1; mais un conseiller de la Court vient de m' asseurer que le plus grand effort que le Parlement peut faire est de continuer les remontrances, n' aiant point d'armée pour executer son arrest, ni assés de front pour oser si visiblement choquer l' autorité royale. Et, en effet, le Parlement n ' a garde, par le sentiment des sages, de hazarder et mettre en compromis son autorité par un arrest de cette nature, estant certain que, s' il n'estoit point / [f0 1 v] executé, il ferait voir son impuissance et, en ce cas, il serait ruiné et la Fronde perdue sans resource, ce que la Court attend. Et ainsi, vrai-semblablement, les frondeurs ne feront rien8• aQn dit que la Reyne parle de mener le Roy à Saint Germain jusques à la ceremonie du sacre et de ne revenir à Paris qu' à la majorité, prenant pour CHÉRUEL, Histoire de France pendant la minorité . . . , cit. , t. IV, pp. 1 84 et 240). Sa maladie lui servit de prétexte pour repousser la rencontre que les membres du Parlement, qui s ' étaient coalisés avec la noblesse et réclamaient la libération des princes, lui demandaient depuis la fin de décembre. Ils ne furent reçus en fait que le 20 janvier. Cf. Omer TALON, Mémoires, Nouvelle collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France depuis le XIII0 siècle j usqu ' à la fin du XVIIIe siècle par Michaud et Poujoulàt, Paris, Librairie de Féchoz et Letouzey, tome XXX, 1 8 8 1 , pp. 404-405; Adolphe CHÉRUEL, Histoire de France pendant la minorité . . . , cit. , t. IV, pp. 244-248. 7 Guy de Bar ( 1 605- 1 695). Il servit comme capitaine au régiment de Richelieu et ensuite dans les troupes de Mazarin. En 1 646 i l eut le commandement d'une compagnie au régiment des gardes françaises. Maréchal de camp en 1 649, après l' arrestation des princes il fut chargé du gouvernement du Château de Vincennes (où les princes furent incarcérés du 1 8 janvier au 28 août 1 650) et de la garde des princes. Quand Mazarin arriva au Havre pour libérer les princes ce fut lui qui, avec Palluau, l'introduisit à leur présence. Il resta fidèle à Mazarin et lui proposa d' abord de l' accueillir à Sedan et de lui assurer la garde. Ensuite, Mazarin ayant choisi de se rendre à Brühl, B ar recruta pour lui des troupes. Cela lui valut le titre de conseiller d' É tat et de lieutenant général en 1 652, de gouverneur de l a citadelle d' Amiens en 1 65 3 . En 1 6 6 1 il obtint le gouvernement de l a ville d'Amiens et le baillage de Picardie. Cf. DBF, cit. , t. V, 1 95 1 , col. 1 20- 1 22. 8 En réalité le Parlement de Paris publiera un arrêt contre Mazarin le 4 février. Cf doss. 2 1 7, note 37.

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