La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

60 Correspondance d 'A. Bailly - 1651 choisi une brû de 13 ans11, qu'ils formeront à leur gré, et qui n ' aura pas de long temps des pensées pour la domination. Et que ce grand exemple devait servir à V.A.Re. // [f0 2r] Que la Duchesse, sa maitresse, se mordait les doigts de n ' avoir pas fait alliance avec la maison de Savoie et que, pour combler sa douleur, on luy avait dit, depuis le mariage de son fils, que nostre princesse Marguerite estait merveilleusement \bien/ faite, \et/ comme elle aurait pû souhaiter. Sur quoi, Madame, j ' ay tant adjouté de choses à l'advantage de nostre Princesse que cet agent, qui est tout de la Douairiere, a pesté etrangement contre ceuxct qui creignoient l'union de ces deux maisons 18• Je luy ai répondu que la vertu de cette incomparable Princesse, qui luy avait fait si chretiennement souffrir les mensonges qu'on a publiés de sa persane et sur tout que sa cadette fut mariée devant elle, luy promettait une courone, et que j ' esperois de la luy voir infailliblement sur la teste. Aprés avoir resvé sur ce discours, il me' repliqua que, l ' Imperatrice Douairiere19 estant, maintenant, satisfaite et contente d' avoir fait le mariage Frédéric V, chef de la branche cadette de la maison de Bavière. Ce fut avec la paix de Westphalie que la charge d'électeur devint héréditaire pour lui et pour sa famille et que le Haut Palatinat fut annexé à la Bavière. Cf. Neue Deutsche Biographie, cit. , t. XVI, pp. 477- 480; Allgemeine Deutsche Biographie, Berlin, Duncker und Humblot, 1 875-1 9 1 2, 56 vol., t. 38, 1 894, pp. 3 14-350. Marie-Anne ( 1 6 1 0- 1 665) archiduchesse d'Autriche, fille de l'empereur Ferdinand II et deuxième femme de Maximilien Ier, qu'elle épousa en 1 635. 17 Il s ' agit d'Adélaïde de Savoie qui avait 13 ans lorsque le contrat de mariage avec Ferdinand de Bavière fut signé (cf. doss. 2 14, note 39). 18 La France et l'Espagne avaient des prétentions surMantoue et voyaient de mauvais œil une union de la maison de Savoie avec les Gonzague. Lors des négociations pour le mariage d'Isabelle avec Charles II de Gonzague-Nevers, Bailly écrivit que Priandi avoua que «les Espagnols avaient cette veue pour leurs interests». Cf. La correspondance d'Albert Bailly, cit., vol. Il, lettre 1 35 du 1 8 juin 1 649, f0 2r. 19 É léonore Gonzague (?- 1 655), fille de Vincent 1°' Gonzague, duc de Mantoue èt du Montferrat, et d' É léonore de Médicis, deuxième femme de Ferdinand II en 1 622. Cf. Constant von WURZBACH, op. cit., t. VI, 1 860, p. 1 84.

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