La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

75 Champlatreux9, son fils ainé, maistre des Requetes 10 et creature1 1 de M. le Prince, ne voit plus M. le Cardinal. M: le duc de Nemours12 est le chef des frondeurs d' epée et adoré de tout le monde; la Princesse Palatine de Mantoue1\ Madame de Mombason14 et une infinité d' autres persones de condition le secondent puissamment. � Jean Louis Molé de Champlatreux, fils de Mathieu Molé. Il avait servi sous les ordres de Condé en qualité d'intendant de l'armée de Flandre et était resté attaché à ce prince. En 1652 "il devint maître des requêtes au Parlement. Cf. Père ANSELME, op. cil., t. I, pp. 476-477. \P Les maîtres de requêtes étaient des magistrats, juges au tribunal des requêtes. Ils jugeaient · ren première instance, avec appel au Parlement, des causes personnelles ou mixtes concernant 'les officiers de la maison du roi, les secrétaires du roi, les officires du Grand Conseil. Ils jügeaient aussi les causes des rapporteurs au Conseil d' État et à la direction des Finances. :n s étaient membres du Parlement et pouvaient y siéger au nombre de quatre. Cf. Marcel .MARJON, op. cit., pp. 358-359. 'ti La notion de créature est l'une des plus caractéristiques de la société d' Ancien Régime . . ta: puissance de tous Les «Grands» du XVIIe siècle, nobles ou hauts fonctionnaires, dérivait en grande partie de la plus ou moins nombreuse clientèle qui entourait ces personnages, véritables dispensateurs de charges et de pensions. 12 Charles Amédée de Savoie, duc de Nemours ( 1 624- 1 652), fils d'Henri de Savoie, duc de Nemours, membre de la branche fran � aise de la maison de Savoie, établie en France sous françois 1°'. En 1 643 il avait épousé Elisabeth de Vendôme, petite fille d' Henri IV. Il prit part aux sièges de Gravelines, de Béthune, de Lens et de Courtai. La passion pour sa . maîtresse, la duchesse de Châtillon, le poussa à s'engager dans le parti frondeur. Il fut tué , gans un duel avec son beau-frère, le duc de Beaufort. Cf. Samuel GUICHENON, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie, Lyon, Barbier, 1 660, pp. 1 070- 1 073; Ilio J ORI, . Genealogia sabauda, Balogna, Zanichelli, 1 942, p. 1 87. LJ Anne de Gonzague, princesse palatine ( 1 6 1 6- 1 684). Fille de Charles 1 Gonzague, duc de Mantoue et de Nevers. Initialement destinée au cloître par son père, elle devint la maîtresse d'Henri Il de Guise, archevêque de Reims, qui l'abandonna après avoir obtenu l'autorisation de quitter les ordres et après l'avoir secrètement épousée en 1638. Elle épousa en 1 645 le comte palatin du Rhin, É douard de Bavière, dont elle eut trois filles. Pendant la Fronde elle fut chargée de missions secrètes, telles que les négociations pour la mise en liberté des princes et la reconciliation de Gondi avec la reine. Veuve en L 663, elle passa ses dernières années dans la dévotion. Bossuet prononça son oraison funèbre. Cf. Léonce RAFFIN, Anne àe Gonzague, princesse palatine 1616-1684, Essai biographique en marge d 'une oraison fùnèbre de Bossuet, Paris, Desclée de Brouwer, 1935; Paul MINOT, La princesse palatine et sa sœur, Paris, Hachette, 1 970. !f Marie de Bretagne, duchesse de Montbason ( 1 6 1 2- 1 657), fille de Claude de Bretagne et de Catherine Fouquet de la Varenne. Elle était la deuxième femme d'Hercule de Rohan, duc de Montbazon. Très belle, elle eut des liaisons avec Le duc de Chevreuse, Gaston d'Orléans, le duc de Beaufort et le duc de Longueville, dont la femme fut sa rivale acharnée. Cf. Gédéon ):ALLEMANT, op. cil., t. II, pp. 2 1 7-22 1 ; Louis MORÉRI, op. cit. , t. IX, p. 308.

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