La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
6 Correspondance d'A. Bailly - 1 651 sillage des deux précédents3 qui ont représenté une aide précieuse, notamment pour ce qui est de la méthodologie de recherche suivie. Toutefois la correspondance de Bailly, qui s' échelonne pendant quarante ans4, est riche en contenus extrêmement variés, qui traitent des questions toujours différentes, et son analyse pose des problèmes qui ne sont pas forcément les mêmes d' une année à l ' autre, d'une lettre à l' autre et qui ne peuvent être résolus qu' au cas par cas. La correspondance relative à 1 65 1 présente une difficulté majeure due au fait que cette année-là, l' année centrale de la Fronde, est particulièrement mouvementée, caractérisée par des troubles violents et par de brusques renversements d' alliances au point que, comme le dit Bailly, «on ne sçauroit, d'un jour à l'autre, affirmer une chose pour certaine et tenir un etablissement asseuré»5• Bailly se trouve donc dans la nécessité de relater en l ' espace de quelques lignes une grande quantité d ' informations6, ce qui l ' oblige à changer continuellement de sujet, à écourter ses commentaires et à limiter les digressions d'ordre privé. Il abandonne peu à peu la rédaction de lettres proprement dites et il prend l'habitude d' envoyer à Turin de longues gazettes, rapports hebdomadaires sur la situation politique, militaire et sociale, accompagnées de lettres relativement courtes, traitant des questions qui le touchent directement. Jusqu ' en 1 650 il n ' avait écrit que des lettres, beaucoup plus diffuses, contenant en même temps des nouvelles générales et des passages plus personnels. À partir de 1 652, par contre, les gazettes seront de plus en plus nombreuses. Si ce matériel, «original» par rapport à celui des années précédentes, a créé des complications pour l'édition7, il s' est révélé en revanche très intéressant du point de vue linguistique. L' année 1 65 1 représente en effet une année charnière pour la production épistolaire de Bailly pendant laquelle l ' utilisation de registres de langue 4 Les premières lettres, que Bailly écrivit de Paris, datent de 1 643 et les dernières, qu'il envoya de son évêché d'Aoste, sont de 1 684. 5 doss. 233, f' l r. 6 Il avoue lui-même: «Nous avons une si grande quantité et diversité de nouvelles qu'il faudrait que j'eusse tous les moments du jour la plume à la main pour les escrire à V.AR. » (doss. 224 A, f" l r). 7 Cf. infra, L'édition, pp. 32-33.
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