La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

80 Correspondance d'A. Bailly - 1651 Le mardi, le Parlement s ' assembla pour deliberer sur cette reponce et recevoir la declaration. M. le Garde des Seaux leur fit faire excuse disant que la declarationh n' avoit pu estre si tost dressée et scelée, mais que ce seroit pour le vendredi suivant, qui est ce jour d'huy32• M. de Nouillac m. ci devant gouverneur de Porto Longone, creature du Cardinal, logeoit tout contre l'hôtel de Mombason34• Et S. Eminence, depuis peu de jours, l ' a fait deloger et se tenir auprés d'elle, tant elle creint. Tout presentement M. de Mondreville35, autresfois capitaine des gardes de M. le comte d' Arcour36 et maintenant creature du Cardinal et l ' un des plus vaillants hommes du Royaume, aiant invité deux de nos Peres à disner, au Palais Roial, pour leur faire voir, aprés, le Roy, vient de les contremander, disant que M. le Cardinal l ' a mandé des les quatre heures du mattin, avec ordre de se tenir prés de sa persone, tant il creint et tant toute la Cour est en 32 Ce discours de Molé a été rapporté par Omer Talon (op. cit. , p. 407). Sur la séance du 3 1 janvier cf. Journal du Parlement, cit., pp. 26-27. Sur le vendredi 3 février cf. Omer TALON, op. cit., pp. 408-409; Journal du Parlement, cit. , p. 29. 33 Melchior de la Tour de Nouaillac, nommé maréchal de camp en 1 648, gouverneur de Porto Longone et de Piombino. 34 L'Hôtel de Montbason était situé rue Barbette, dans le Marais. Cf. Cardinal de RETZ, op. cit. , p. 1 489. 35 É tienne Duval, comte de Dampierre, baron de Ham, seigneur de Mondreville, capitaine des chevaux légers en 1 633, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi en 1 636, puis maître de camp de cavalerie. Cf. Jacques de CAHAIGNES, É loge des citoyens de la ville de Caen, Caen, Le Blanc-Harde!, 1 880, p. 326; Louis Pierre D' HOZIER, Armorial général ou registres de la noblesse de France, Paris, FirminDidot, 1 865-1 884, 6 rég. en 1 0 vol., rég. I, t. 2, p. 59 1 s.v. Val. 36 Henri de Lorraine, comte d' Harcourt, ( 1 60 1 -1 666), frère puîné du duc d' Elbeuf, surnommé Je cadet de la perle à cause de sa boucle d' oreilles. Après avoir commandé la flotte dans la Méditerranée, il prit en 1 639 le commandement des troupes en Piémont et défit les Espagnols, aux ordres de Thomas de Carignan, lors du siège de Turin. En 1 644 il fut nommé vice-roi de Catalogne. En 1 649 il battit les Espagnols à Valenciennes. Pendant la Fronde il servit dignement en Guyenne, il soutint d' abord le parti de la cour, battit Condé au siège de Cognac et puis il passa dans le camp des princes. Réadmis à la cour, il obtint le gouvernement de l ' Anjou. En 1 652 il se rendit en Alsace, dont il était le gouverneur, et voulut créer un état autonome. Il chercha le soutien de l'Espagne et de l 'Autriche. Mazarin ne lui donna à nouveau le titre de gouverneur d'Alsace qu' en 1 654. Cf. Père ANSELME, op. cit., t. III, p. 499 et t. VIII, p. 509; Gédéon TALLEMANT, op. cit., t. II, pp. 236-238.