La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Wxfssier 218 87 :t ay envoié à M. Sansoz tout le détail de la tragedie veritable, sans !\JiiJllUilentaire et succinct. Il en pourra dire la substance à V . A. si mieux elle nfairne mettre quelques moments à le lire. Il est fort curieux. l9 reste, Madame, la derniere lettre de V.A. a comblé ma joye et dissipé t1;1utes les reliques de mes peines, par l' honeur qu' elle a daigné me faire de e confier le secret de la / [f° 3v] compagnie des gens d'armes, dont il estoit ·.� estion, avec ordre de ne le point reveler7• J€ mets cette grace au rang des plus hautes, parce qu ' elle m' aprend que i �image de ma fidelité n'est pas tout à fait effacée dans votre esprit, et qu' elle m'estime encore capable de garder un secret, qui est le plus grand bonheur• �ui me pouvoit arriver. e vous en rends de tres humbles graces et vous fais un serment solemnel de perdre plustost la vie que de rompre j amais le silence que V. A.R. m' aura ttne fois imposé. Et pleust à Dieu, Madame, que ceux qui veulent paroistre si secrets à mon prejudice le fussent autant que moi. On n ' auroit pas sceu d'eux mesmes les choses qu'ils m' ont imputées par une hardiesse // [f0 4r] étrange. Ge sont des rnisteres que la justice divine decouvrira un jour, aussi bien que le temps fera conoistre à V.A.R. d' autres verités et combien je suis invincible, incorruptible et devoué à son service. V�A.R. me fera bien, s ' il luy plaist, la grace de lire patiemment ces restes de j ustifications. Mon zele à son service, mon interest à meriter la continuation de sa confiance et de ses commandements et par une mesme �mitte à bien etablir ma reputation, qui doit servir de base ou de charme à vos bones volontés, ont comme arraché cette derniere et mourante apologie de ma plume. Au moins, Madame, V.AR. aura bien la bonté de faire cette reflection et de remarquer, par les prodigieuses diligences / [fD 4v] que je fais de conserver le trésor de ses bones graces, à deux cent lieues de vous, sans interest et 7 La duchesse de Savoie avait dû affronter, dans une lettre qu'elle adressa à Bailly et qui n'a pas été conservée, le sujet de la compagnie des gendarmes, dont Bailly avait fait allusion précédemment. Cf. doss. 2 15/B, ff. 3v, 4r.
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