La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

ffl . troduction 7 différents dans les lettres et dans les gazettes donne à notre barnabite l 'occasion d'exploiter au mieux les potentialités de son style. C' est dans les lettres qu' il se laisse le plus emporter par son art oratoire, surtout lorsqu' il exprime ses sentiments les plus intimes et donne libre cours à ses états d' âme. À l ' époque préclassique le genre épistolaire était bien codifié8. Plusieurs traités énuméraient les principes à respecter dans la rédaction d'une lettre, proposaient des exemples à suivre, prétendaient identifier des sous-genres épistolaires (lettres d' amour, de remerciement, de consolation, etc.)9. Les auteurs de ces manuels se fondaient sur le modèle cicéronien et reprenaient la distinction de la rhétorique classique entre les trois styles (élevé, moyen et bas) pour établir avec rigueur et minutie l 'emploi de l ' un s Sur le genre épistolaire au XVll0 siècle cf. Mary Theresa SHIRT, The Evolution of the Epistolary Genre in France in the Seventeenth Century, presented for the Degree of Doctor l'lf Philosophy, University of Newcastle upon Tyne, 1 970 et P. DUMONCEAUX, Le XV/J' siècle: auxorigines de la lettre intime et du genre épistolaire, dans É crire, publier, lire. Les correspondances (Problématique et économie d 'un «genre littéraire»), Direction: J-L. Bonnat et M. Bossis, Actes du colloque international «Les correspondances», Publication de l'Université de Nantes, 1983, pp. 289-305. 9 Nous ne citerons, à titre d'exemple, que: Paul JACOB, Le Parfait secrétaire ou la manière d'écrire et de respondre à toute sorte de lettres par préceptes et par exemples, Paris, Sommaville, 1646; Jean PUGET DELA SERRE, Le secrétaire à la mode ou méthodefacile d'écrire selon le temps diverses lettres de compliment, amoureuses et morales augmenté des compliments et des élégancesfrançoises accomodées au langage du temps, s.I., s.é., 1 64 1 ; IDEM, Le secrétaire de la cour ou la manière d'écrire selon le temps, Lyon, Muguet, 1 646. À propos de ces ouvrages cf. Jacques CHUPEAU, Puget de la Serre et l 'esthétique épistolaire: les avatars du "Secrétaire de la Cour ", dans «Cahiers de !'Association Internationale des É tudes Françaises», n. 39, 1 987, pp. 1 1 1 - 1 26 ; Yves GIRAUD, De la lettre à l'entretien: Puget de La Serre et l'art de la conversation, dans Art de la lettre, art de la conversation à l 'époque classique en France, Actes du colloque de Wolfenbüttel, oct. 199 1 , publiés par Bernard Bray et Christoph Strosetzki, Paris, Klincksieck, 1995, pp. 2 17- 23 1 et Fritz NIES, Une terra incognita à découvrir: les sous-genres épistolaires au XV/I' siècle, dans Sur la plume des vents, Mélanges de littérature épistolaire offerts à Bernard Bray, textes réunis par Ulrike Michalowski, Paris, Klincksieck, 1 996, pp. 1 49-1 56. Sur les manuels d'art épistolaire au XVIe et XVI1° siècles cf. Guy GUEUDET, Archéologie d'un genre: lespremiers manuelsfrançais d'art épistolaire, dans Mélanges sur la littérature de la Renaissance à la mémoire de V. L. Saulnier, Genève, Droz, 1 984, pp. 87-98 et Alain VIALA, La genèse des formes épistolaires en français et leurs sources latines et européennes. Essai de chronologie distinctive (XV/'-XV/I' siècles), dans «Revue de Littérature Comparée», LV, 1 9 8 1 , pp. 1 7 1 - 1 77.

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