La correspondance d'Albert Bailly Volume III Année 1651 publiée sous la direction de Gianni Mombello

90 Correspondance d 'A . Bailly - 1651 pressaient de dire ce qu' il demandait pour sa seureté, il desira avoir une lettre de la main de la Reyne10• Monsieur Le Tellier" fut trouver la Reyne et aporta la lettre mais, lors qu'elle fut entre ses mains, il dit qu'il en voulait conferer avec le Coadjuteur et des principaux du Parlement qui estaient dans son cabinet. Aprés quelque conference, il vint dire à ces Messieurs qu' il n'y avoit pas en cette lettre de quoi l ' asseurer, et qu'il voulait encore avoir une lettre de cachet et toutes les expeditions necessaires pour la liberté des Princes. Il luy fût répondu qu'il n'avait point parlé de cela, et qu' eux n'avaient point d' ordre de la Reyne, et se retirerent. / [f° 1 v] L'aprés disner se passa en allées et revenues. En sorte que le Parlement n' eut son audiance qu'entre sept et huict. Auquel la Reyne, aprés avoir ouy ses remontrances, fit faire le recit de ci dessus. Monsieur le Premier President insistafort pour les Princes, disant à la Reyne assés hardiment, qu'elle ne repondoit pas12• Elle dit qu ' elle n ' avait point d ' autre reponce à faire pour lors, qu ' e lle confereroit avec M. le duc d ' Orleans et que, s ' i l ne la voulait voir, elle assemblerait les grands du Royaume et les officiers de la Courone pour prendre conseil d' eux. Le soir l' ordre fût donné de les advertir pour quatre heures du jour suivant, Princes, Ducs et Pairs et Mareschaux de France. 10 Certains mémorialistes oublient ou confondent la suite des événements de lajournée. En particulier Retz (op. cit. , p. 587) fait état d'une seule entrevue entre les délégués de la reine et le duc d'Orléans, ce qui lui permet de passer sous silence le fait qu' entre les deux entrevues Gaston avait rencontré au Parlement le coadjuteur, qui lui avait donné des «conseils», comme les définit Bailly, visant à le faire changer d' attitude. 1 1 Le Tellier avait été présent avec Villeroy et Châteauneuf dès la première rencontre du matin. Il est probable que, pendant que Le Tellier s'éloigna, Châteauneuf et Retz suggérèrent au duc d'Orléans de ne pas se rendre auprès de la reine avant d'avoir obtenu l'ordre inconditionné de mettre en liberté les princes. Cf. Adolphe CHÉRUEL, Histoire de France sous la minorité. . ., cit., t. IV, p. 269. 1 .z Omer Talon (op. cit., p. 4 1 2) confirme que: «M. le premier président insista pour la liberté des princes avec quelque sorte de discours et de vigueur».

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