La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

98 Corre.1po11dw1ce d 'A. Buil/r - l 652-1653 Le buttin que l ' armée des Pri nces a fai t sur ce l le du Roy est estimé u n mi l l i on d e l ivres . Le m[arqu i s J d ' Hoqui ncour y a perdu c inquan te m i l le escus, et M . l e c [omte] B rog l i a trente -mi l le'. Ce dernier fit mervei l les. M . l e Pri n c e n ' a ret enu de tou t e c ette grande pr i s e q u ' un cheva l du c [omte] Broglia, d ' un prix inestimable ; et parce qu e c e Comte l ' appe l lo i t son B ucepha l e , l e s i mpr imés por t en t que B ucepha l e a trou v é son A lexandre . Le reste de l ' armeé royale, qu ' on appelle ici Masarine, a repassé l e pont de Gien, et M . le Prince victorieux est venu ici accompagné de M . le duc de Beaufort''. Je les rencontrei h ier, revenant de Romainv i l l e , dans le carrosse de M . l e duc d ' Orleans, suivi d ' un grand nombre d ' autres carrosses7, e t tout le peuple cri an t : «v i ve le Roy, Me ss" les Pri nces, et poi n t de M asarin » . / ( f0 2r) Ce matt i n , S . A . R . a mené M. l e Prince au Parlement où le president de Balieul ayant voul u dire quelque chose de desobligeant pour M. le Prince, de cet engagement dans H. d' AUMALE. Histoire des princes de Condé . . . . op. cit.. t.IV. pp. 1 34- 1 46. Voi r aussi les Mémoires de Turenne. op. cit., t.I. pp. 1 8 1 - 1 85 et ceux de Lu Rochefàucould. op. cil.. t.IL pp. 367-373. ' Val l ier écrit que les condéens « prirent Je bagage de M. d ' Hocqui ncour et de quelques autres officiers principaux de r avant-garde du Roi. et tuère n t seulement q uarante ou cinquante soldats » ( J . VALLIER. Journul, op. cit.. t . 1 1 1 . p. 1 97 ) . S i les pertes humaines furent heureusement contenues. le butin fut effectivement énorme : toutes les munitions des soldats d' Hocquincourt. trois m i l le chevaux. sans compter la vaisselle d ' argent. les b ij oux et l ' or que le maréchal d " H oc q u i n court abandon n a dans sa fui te . Cf. P.-G . LORRIS. Lo Fronde, op . cit.. p. 309 et l e s ms s . f. fr. 25026 (!'°60) et 24995 ( f0 l 2 2r) - Paris. BNF. '' Le fait que Condé confia ses troupes à des capitaines de second ordre, pour rentrer à Paris. fut considéré comme étant une fau te de tactique m i l i taire et pol i tique déjà par ses contemporains : le Prince s'éloigna de la Loire sans avoir donné un coup-d' arrêt à Turenne et. de plus. il alla s'engager dans des négoc iations et des i ntrigues pour lesquelles il n ' était guère fait. De toute façon, « il fut reçu à Paris avec tant de démonstrations de joie, q u ' i l ne crut pas avoir sujet de se repentir de son voyage » ( Œuvres de Lo Rochefàurnuld. op. cit.. t.II . p. 374). 7 U n i n formateur relate que le duc d' Orléans alla à la rencontre de Condé avec « cinquante ca1rnsses [quij l u i faisaient cortège » (Paris. Archives du Ministère des Affaires É trangcrès. cote: FRANCE. t.CXL. pièce 94) .

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