La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga:ette 273 99 tout le Parlement l ' a hué , et appel l é Masari n'. M . le Pri nce a protesté, comme avoit fait c i devant M. le duc d 'Orleans, qu ' i l mettrait bas les armes si tost que le cf ardinalJ Masarin seroit hors du Royaume. Le Parlement l ' en a remerc i é , et fai t e n regi trer sa decl aration''. Demai n on achevera de proposer, et de prendre les dernieres conclusions pour le repos de ! ' Etat. On attend de grandes resol utions du Parlement, qui est resolu de proteger les Princes, et de pousser à bout le Cardinal10• Nemours a esté blessé dans son attaque 1 1 assés favorablement. Madame la duchesse de Nemours / ( f0 2v) s ' est rendue auprés de luy avec une extreme dil igence, et a mené avec soy deux experts chirurgiens1�. On dit ici qu' une ' N icolas-Léon de ( ou Le) Bai l l e u l . fi ls d e N i co l as de Bail le u l et de Marie Hervi e u ( 1 587-20 aoüt 1 652). Maître de s requêtes en 1 6 1 6, i l avait été ambassadeur en Savoie. l ieutenant civil de Pari s e n 1 62 1 . prévôt des marchands de 1 62 2 à 1 62 7 . président à mortier e n 1 627. chancelier de la reine Anne d' Autriche de 1 630 il 1 65 1 , ministre d' É tat en 1 643. surintendant des finances de 1 643 à 1 647. Au mois d ' avri l 1 652. il était premier prés ident du Parlement en l ' absence de Mathieu Molé. et c · est it c e titre q u ' i l accueillit Condé, entré au Parlement avec le duc d ' Orléans. Ba _i lleul l u i d i t que. bien que digne d'honneur pour ses exploits contre les ennemi s de l ' Etat. on ne pouvai t négliger q u ' i l était e ncore coupable de lèse-majesté et qu' i 1 venait de tuer d" autres Français. à B léneau. Cette mercuriale p rovoq u a l :.i réaction de s fro n deurs : c i nquante ou soixante v o i x désavouèrent Bailleu l sans trop d e courtoisie et le président Nesmond n ' arriva à apaiser le bruit qu' avec beaucoup de peine. Cf. DBF, op. cit., t.IV . pp. 1 299- 1 30 1 . Sur l'épisode, cf. aussi les Œ11vres du cardinal de Retz.. op. cit.. t.JV pp. 1 89- 1 9 1 et TALON. Mémoires. op. c i t . . p. 475. '' L'attitude et le discours de Bailleul mirent pourtant en évidence la froideur d ' un groupe de magi strats it l ' égard du Pri nce. venu leur offrir son aide pour chasser Mazarin hors du royaume. Condé ne fut pas mieux reçu ni à ! ' Hôtel de Ville. où i l se rendit le 1 9 avril. ni it la Chambre des Comptes. devant laquelle i l se présenta le 22 avril. ni à la Cour des A ides (23 avril 1 652). En effet. si la haute-robe restait hostile au Cardinal. elle n "était pas disposée pour cela à s ' a l l ier facilement avec Condé. contre un roi désormais majeur : la reconstitution de ! " union de la Fronde que l ' entrée de Mazarin en France avait provoquée. n 'allait résister que quelques mois encore. '" Ce qu'on déli béra le 1 2 et le 1 3 mars est rapporté soigneusement dans le Registre du Conseil secret du Parlement de Paris ( Paris, AN . cote : U 1 88. ff 362r-379v) et par DUBUISSON AUBENAY. aux pages 202-203 de son Journal des guerres civiles .. ., op. cit. t. l I. " Ce fut pendant la bataille de B léneau ( v. n.4 ci-dessus) que le duc de Nemours reçut un coup de mousquet ù la c ui sse. Cf. VALLIER, op. c i t . . t.III. p . 1 97 : DUBU ISSON AUBENAY parle d " un coup de pistolet au bas ventre. op. c it., t . II. p. 200. " Le départ de sa femme et de ses médicins. l ' un desquels s'appellait Le Large. le 8 avril. est confirmé. entre autres. par le manuscrit conservé ù Paris. BNF. cote : ms. f. fr. 25026.
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