La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga::.ette 2 74 1 03 Vincennes, et y ont mi s une forte garnison. Ils sont maistres de la Bastil l e', et de tous les passages . Leurs' armée, tres flori ssante, est à Etampes(', Estrechi, et Dordan, c ' est à dire, aux trousses du Card i nal , et de l ' armée royale, qu'on appelle / (f0 1 v) Masarine7. Ses partisans le sol licitent d ' achever la carriere, et d ' entrer à Paris avec le Roy, l ' asseurant qu ' i l n ' y recevra aucun deplaisir. On a surpris l eurs lettres que luy portaient l ' abbé Focquetx, et un genti l-homme du prince d' Harcour, fi l s aisné du duc d' Elbeuf!. ' Ils étaient « maîtres » puisque La Louvière, fil s de Broussel , en était le gouverneur. " Cette ville, sise au centre d' une riche région céréalière, était une place importante vu que cette année-l à il y avait eu une disette générale et qu 'on avait emmagasiné une grosse quantité de hlé dans É tampes. , 7 L'armée des princes était campée à Etampes. celle du roi à Chartres. Elles se battirent sous les murs d' Étampes le 4 mai. Cf. la Correspondance du che\ ' alier de Sévigné, op. cil., p. 1 1 O. 8 B asile Fouquet ( vers 1 6 1 2- 1 680). frère du célèbre surin tendant des finances. N i colas Fouquet. B ien que desti né à la carrière ecclésiastique, i l ne fut jamais prêtre : on l ' appelait « abbé » parce q u ' i l était abbé commendataire de B arbeaux (Seine-et-Marne). Pendant la Fronde, il fut un des partisans les plus dévoués cle Mazarin, qui n ' oublia jamais ses services. Malheureusement B asile abusa ensuite cle la faveur et des pouvoirs dont Mazarin l ' avait gratifié. À la mort cle son protecteur, l ' abbé sombra dans la disgrâce de son frère (septembre 1 66 1 ). Il subit alors u n long exil et n ' obtint l a permission cle résider dans son abbaye de Barbeaux, près cle Melun. qu'en 1 678. Cf. l a Notice sur l 'abbé Fouquet contenue dans l e volume des Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère . . . par CH ÉRUEL. op. cit., t.I, p. 787. La n u i t du 24 au 25 avri l , les gens de Condé avaient surpris l ' abbé Basile, portant une lettre semi-chiffrée au Card i nal. À l ' hôtel de Condé, où l ' abbé fut aussitôt mené, on lut la l ettre : « elle contenoit que les princes estoient en jalousie l ' ung contre l ' autre. que Je Roy pouvoi t venir au p lustost à Paris, pourveu que S [on] E[minence] entrat i ncognu dans le Louvre avec 200 chavaux ( . . . ). qu' i l n ' y avoit poi nt de peril , et [ que] la p[rese]nce de s [a] M[ agesté] calmeroit tout » ( Paris, B NF, cote : ms. f. fr. 25026. f'" 68 ) . Fouquet fut libéré Je 26 du même mois sur parole, sans qu ' on dût l'échanger avec l ' abbé de S illery. frondeur et prisonn i er du roi, l u i aussi sur parole, et sans qu' i l n ' ai t avoué les noms des expéditeurs. Le même jour. Gaston cl'Orléans montra au Parlement cette lettre et cl'autres billets saisis sur Basile. Cf. DUBUISSON AUBENAY, op. cit., t.Il, pp. 2 1 0 et 2 1 1 ; Lettres du cardinal Mazarin pendant son ministère . . . par CHÉRUEL, op. cit., t . Y, p. 1 1 0, lettre XLIX. " Depuis 1 650, Charles I l l de Lon-aine ( 1 62 1 - 1 692) portait le titre de prince d' Harcourt ; pui s, à la mort de son père, i l se fit nommer duc d' Elbeuf ( 1 657). Sa mère était Catherine Henriette de Bourbon, légitimée de France, fille d' Henri IV. Le prince d'Harcourt était donc cous i n germain de Louis X I V. cle Mademoiselle de Montpensier, du duc de Beau fort. Maréchal de camp ( 1 646), puis l ieutenant général des armées du roi ( 1 648), gouverneur et
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