La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

f11trod11ctio11 9 retrouvée, le Conseil du roi déli béra, avant tout, de s ' assurer l ' obéissance de l a France central e', et égalemen t de ne plus engager des forces militaires contre les rebelles de Bordeaux (où un mouvement révolutionnaire, l ' 01mée, poussait la population à l ' insurrection) . À l ' époque, la pui ssance mi litaire d u parti frondiste consistait en troupes levées par le duc d' Orléans et conduites par le duc de Beaufort et en l ' armée de mercenaires que le duc de Nemours était en train d'amener des Flandres, par ordre de Condé. Quant à ! ' armée royale, commandée par le maréchal d' Hocqu i ncourt, e l le profita d ' un atout majeur, lorsque, l e 22 février 1 652 , le vicomte de Turenne en accepta le commandement. Au printemps, Mazari n et Ture nne e n l evèrent au x ennemi s l a v i l l e d ' Angers, que l e duc Charles d e Rohan-Chabot avai t soul evée e n faveur des princes, et i l s occupèrent la l igne de la Loire avant l ' arrivée conj ointe des troupes du duc de Beaufort et du duc de Nemours . Entre-temps, dan s l ' Agenois, d ' Harcourt rata l ' occasion de capturer l e prince de Condé, qui pourtant ne pouvait pas c hanter v ictoire, puisque, au cours du premier trimestre 1 652 , son parti perdit la plupart des p l aces de l ' Aquitai ne. Il ne lui restait que B ordeaux , L i bour ne , Be rgerac , Marmande, Sarlat et Périgueux . Loui s de Bourbon se décida alors à qui tter Agen ( le 24 mars) et à remonter vers l e nord à marches forcées, pour rej o indre les troupes h ispano-al l emandes du duc de N emours. Le 27 mars 1 65 2 , la Grande Mademoiselle fit son entrée toute aventureuse et romanesque dans l a v i l l e d ' Orléans. Au débu t du mois s ui vant, l a cour échappa à un gros danger grâce à l ' i n tervention de Turenne, qui sauva l a monarchie comme Condé l'avait sauvée e n 1 649 : le 6 avri l , l e pr i nce de Condé s urprit l e maréc h a l d ' Hocqu i n court près du canal de B ri ai re . Leurs maj estés étaien t t ou t proches, i nermes et intimidées. et Condé aurai t pu leur tomber dessus, s i l e maréch a l de Tu re n n e n ' ava i t pas réu s s i à met t re e n déroute sa soldatesque, par u n stratagème. C ' est la batail l e que l ' hi stoire rappe l l e sous le nom de « combat de B l én eau » ( 6 e t 7 avr i l 1 652 ) . Le 1 1 avri l , Loui s d e Bourbon arriva à Paris, acclamé aussitôt par l es broussel istes et par la « canail l e », et commença à assister aux séances du Parlement, en compagnie du duc d ' Orléans. L' attitude de ces deux personnages i nquiéta ' Le marqu i s de Châteauneuf. Charles de I' Aubespine, e n nem i de Mazarin et qui ne partageait pas le même avis, en profit a pour démissionner du Conseil et pour s ' éloigner de la cour.

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