La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 1 8 Correspo11da11ce d 'A. Bai/Ir - 1652- 1653 pri son, et i l en est sort i , à la veüe du Parlement et avec fierté, deux cent, c ' est à d ire tous5• Enfi n , l e Parlement a donné arrest que les Gens du Roy se transportero n t au-jour- d ' h u y à Sa i n t Germa i n pour demander deux choses à sa Magesté6• La premi e re de répondre promptement, ET SANS DELAY' aux remontrances que le Parlement l uy a fait faire par ses deputés pour e l o i gn e r le Card i na l 7 ; et la derni ere d ' e l o i gne r son armée des envi rons de Parisx. C ' est à dire , Madame, que faute d ' avoir sati sfact i on sur ces deux a rt i c l e s , Par i s sans doubte prendra parti end faveur de s Pri nces. / ( f0 l v ) Le duc d e L,orreine, enfi n desabusé que l es Pri nces ayent fai t aucun traité avec l e Card i n a l (comme Madame de Chevre u se l uy avo i t escrit pour l ' empescher de v e n i r ) , et ayan t receu la dem i s s i on de l a v i l l e de Cl ermont (de Mon' l e Prince), v i en t avec d i l i gence jo i ndre son armée, qui est de h ui c t m i l le hommes, à celle des Pri nces9. Ce l l e ci, ayant esté sûr, i ntéressé et dévoué à la cour ». Madame de Mottev ille en fit l ' éloge dans ses Mémoires (op. cit.. éd. F. RIAUX, t . l l l . pp. 255-256). ' Il s ' agit des prisonniers de la Conciergerie : les marchands leur avaient jeté des armes. « Les prisonniers étant sur le préau ayant ouvert la porte qui renferme les femmes, et celle de la tour où étoient quinze prisonniers condamnés aux galères, ils firent tel effo11 avec une grosse solive q u ' i l s rompirent l es portes ( . . . ) et sort i rent pub l i quement cent v ingt-hui t prisonniers, n e s'étant p u trouver huit hommes de résistance pour s'opposer à leur effort » (TALON, Mèmoires. op. cit.. p. 48 1 ) : cf. aussi la Correspondance du chevalier de Sévigné . . . , op. cit.. p. 1 1 9. 6 Ces Gens du roi , à savoir le procureur général Nicolas Fouquet et l 'avocat général Jérôme B ignon, furent entendus le 1 1 mai. Ils restèrent ù Saint-Germain jusqu ·au 14 et le 1 6, i ls rendirent compte au Parlement de leur mission. Cf. VALLIER, op. cit., t.III, note 4 ; TALON, Mémoires, op. cit., pp. 4 8 1 -484 ; Mémoires de Guy Joly, op. cit., p. 74. ' Les remontrances dont i l est question avaient été lues au roi l undi 6 mai. Cf. DUBUISSON AUBENAY, op. cit., t.II , pp. 2 1 7-2 1 8. ' Puisque « le ( . . . ) duc d'Orleans et l e ( . . . ) Prince de Condé [avaient] donné leur parole de faire aussy esloi gner les trouppes par eux commandées » ( Paris, AN, U 1 88, f0 405r). '' On a déjà compris quelle sorte de condottiere était le duc de Lorraine, chef d' une armée qu' i l vendait au plus offrant. Désormais, « personne n ' osait se fier à lui, mais son armée de huit mille hommes était une force considérable, et chacun s ' efforçait de l ' attirer dans son camp » (LORR I S , op. cit., p. 336). Environ u n mois après (6 juin 1 652), le duc aurait signé un accomodement avec la reine, qui s'engageait à lui rendre ses états à certaines conditions.

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