La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

/ntmd11t·1i1m 1 1 autres 1 1 • Après cet épisode, Je parti des princes perdit presque complètement le prestige dont il joui ssait. Le 6 juiIlet 1 652, les quelques notables que Condé réussit à réunir à ! ' Hôtel de Ville procl amèrent le vieux Broussel nouveau prévôt des marchands et le duc de Beaufort gouverneur de Paris . Puis, le 1 3 jui llet, le Parlement tint une séance pendant laquelle, b ien qu' avec une i nfime majorité, les pleins pouvoirs furent accordés aux princes, « attendu la captivité du roi » . Gaston d' Orléans fut nommé l i eutenant général de l ' É tat quelques jours après (le 20 j uillet), tandis que Condé reçut officiel lement le commandement des troupes. Un nouveau Conseil de gouvernement fut ensuite constitué. Le 7 août 1 652, les parlementaires loyalistes quittèrent l a capitale et se rendirent à Pontoise, où l a cour s ' était déj à i n stall ée. Mais à Pari s, l assé et endeu i l l é par cette guerre c i v ile, l a situation était favorable pour le retour du jeune roi . Pour en lever tout prétexte aux rebe lles, Mazar i n s ' ex i l a pour une seconde foi s (19 août 1 65 2 ) . Malgré cela, la pai x désorma i s à portée de mai n fut retardée par l ' arrivée des nouveaux renforts que l ' archiduc Léopold-Gu i l laume envoya à ses alliés : le comte de Fuensaldagne alla assiéger Dunkerque pendant que Charles IV de Lorraine et U lrich de Wü1temberg rejo ignirent Brie-Comte­ Robert (6 septembre ) . Condé sortit de la capitale et joignit ses soldats à ceux du duc de Lorraine, qui pourtant, après trois semai nes seul ement, dut se replier à cause de la contre-attaque efficace du général Turenne. Le 2 1 octobre 1 652 , Louis XIV rentra à Paris : il y revi n t triomphalement, après un éloignement qui avait duré treize moi s . Le 22 octobre, au cours d ' un lit de j ustice, il fit enregistrer par l e Parlement une amn i stie générale, qui pourtant excluait Gaston d' Orléans, sa fi l le, une dizaine de magistrats et u n bon nombre de frondeurs 12• De plus, le jeune souverain imposa des édits révoquant l es concessions octroyées aux parlementaires en octobre 1 648 et leur défendit de prendre aucune connaissance des affaires de l ' É tat et des fi nances à l ' avenir. Le Parlement, dompté, se soumit. 11 Cette journée. si terrible et sanglante, possède encore des aspects assez énigmatiques ; on connaît les i nstigateurs du massacre (Condé et Beaufort), mais on ne sait pas trop bien qui furent leurs exécutants et quels objectifs ils se proposaient. Sur ce combat. cf l a gazette C ( la note 23 en particulier ) aussi bien que E. MAUGIS. Lajo11rnée du 4j11illet 1652 à / 'Hôtel de Ville de Paris. Relation de Pierre La/lemant. dans « Revue h i storique » de janv.-avril , 1 920. pp. 55-72 e t H . COURTEAULT La Fronde à Paris, premières e t dernièresjournées, Paris. Firmin-Didot et C", 1 930 (coll . « H istoire de France »), pp. 87- 1 90. 12 Le Grand Condé avait déjà quitté la ville. le 1 4 octobre 1 652, pour aller continuer sa guerre aux côtés des Espagnols.

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