La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Ga-;elle 281 1 35 reponce Mon s i eu r l e pre s i den t de Nemond , deputé du Par l emen t , a remercié le Roy2. Ceux qui ne peuvent pas se persuader qu ' i l y ait beaucoup de foy à l a Cour, pensent que cette reponce est une adresse ou, comme on dit, une ROUSE1 du Cardinal" pour empescher l ' assemblée generale qui se fera demain dans l e Palais, pour confirmer l ' union des Parisiens <av>ec Mess'' les Princes, par un arrest solennel. D ' autres croient que le Cardinal s ' en i ra pour quelqueh temps, et qu' aprés les Pri nces' prieront le Roy de le rapeler. Madame la duchesse d 'Orleans vient de d ire tout presentement que la paix se feroit, que Mons ieur ne demandait rien , et Monsi eur le Pri nce peu de chose . / ( t-o 2r) Tant y a que, si l a remarque du celebre abbé Suger' est certai ne, et a sui tte, ce l uy pour qu i ou contre qu i l a c hasse de Sain te Genefv iefve a esté descendue" est en peri l . Voi c i ces propres paroles extraites du quatriesme ' Ayant obtenu audience auprès du roi le 1 1 j u i llet. les députés donnèrent lecture de sa réponse au Parlement le 1 3 : cf. DUBUJSSON AUBENAY. op. cit., t.II , p. 254. Le texte de cette réponse est reproduit dans les Regi.1·1res du rnnseil secrel du Parle111mr ( Paris, A.N. , cote : U 1 88. ff 485v-486r, séance du 1 3 juillet 1 65 2 ) ainsi que dans plusieurs mémoires du temps. On le retrouve également chez le chevalier de Sévigné it la suite de sa lettre du 1 2 jui llet : cf. Correspondance du chevalier de SéFigné . . ., op. cit., p. 1 49. 1 Bailly écrit « rouse » pour « rouze " · une peti te plaisanterie sur la prononciation italianisée que Mazarin conservait. ' « Le cardinal Mazarin se moquoit quelquefois avec ses confidents de la crédulité de ceux qui attribuoicnt à son esprit et à son adresse quantité d'évènemens favorables qu'il ne dcvoit qu'au temps et au hasard. Il disoit qu' il lui étoit souvent arrivé qu' après avoir tourné son esprit en tous sens pour trouver quelque expédien t décisif sans pouvoir en venir à bout, i l avoit tout abandonné au caprice de l a fortune. qui disposoi t admirablement toutes choses à une fin heureuse » (Mémoires de Guv Jol_v, op. cit., p. 7 2 . n. l ). ' Il s'agit de Suger. abbé de Saint-Denis ( 1 087- 1 1 87). Tl fit oublier la bassesse de sa naissance par ses vertus et par son érudition éclatantes. Loui s VI et son successeur, Louis V I I . recherchèrent toujours son conseil. Quand Louis V I I partit pour la Palestine, aux temps de la seconde croisade. i l confi a à l ' abbé l a régence et le royaume demeura tranquille et florissant. Suger mourut pendant q u ' i l se préparait à partir, à son tour, pour la Terre Sainte. Cf. M. AUBERT, Suger, Paris, Éditions de Fontenelle, 1 950. " Selon un usage fort ancien. dans des circonstances exceptionnelles, en cas notamment de calamités d' ordre publ ic, on promenait à travers les rues la châsse découverte de Sainte Geneviève, patronne de Paris, portée par les bourgeois de la ville. On fit descendre, cette châsse le 1 1 juin 1 65 2 aussi, en vertu d'un arrêt du Parlement : elle fut portée à Notre-Dame avec une cérémonie dévote el pompeuse. dont il nous reste plusieurs témoignages. Que l ' on
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