La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 40 Corre.1pmula11ce d 'A. B a il / 1· - 1 652- 1 653 Le Parlement, qui fulmine contre la Cour, s ' est assemblé au-jour-d ' huy, et comme l ' assemblée estait nombreuse, l ' atTeté ne sera que demain, / ( f0 2r) et tout va à decl arer Monsieur L ieutenan t General ou Regent de l ' Etat, le Roy capti t7, toutes les expeditions, tous les traités, tous les dons, et tout ce qui se fera à la Cour, nul , et pour non advenu�. S .A. R . donnera les charges, les benefices, disposera des finances, et fera, en un mot, l a charge de Regent. On donnera de nouveaux sceaux à Monsieur le Chancelier", qui se fera prier deux ou troi s foi s pour l e s prendre. et aprés i l l e s recevra, et fera sa fonction 111• le soir les députés. dont une partie eut peine de se résoudre à revenir » (Paris. BNF, ms. f. fr. 25026, F° 1 l 6v ). 7 On avait déjà proposé la l ieutenance générale de !' É tat et la couronne de France à Gaston d' Orléans le 4 jui llet 1 652. Mais. ce fut un arrêt du 20 juillet qui le déclara effectivement l ieutenant général, le Roi étant « détenu prisonnier par le cardinal Mazarin » ( Suire du Journal du Parlement, année 1 652. p. 62 ; cf. aussi le ms. coll. Clairambault, n°439. f0 1 7 1 , à Paris. BNF). Condé devint générali ssime sous ses ordres. ' Le mêmejour. le Conseil d' É tat du roi rendit un « arrest ( . . . ) pour informer des meurtres et v iolences commises par le party de la Fronde en l ' assemblée tenue à l ' Hostel-de-Ville. le 4 jui llet 1 652. et pour casser l 'election de Broussel en la charge de prevost des marchands de la ville de Paris » ( Paris. Arsenal, cote : ms. n° 3740. f0 109). '' Pierre Séguier, duc de Villemor ( 1 588- 1 672). Conseiller au Parlement. maître des requêtes, i ntendant de justice en Guyenne et président au Parlement, i l devi n t chancelier en 1 635. Sous Louis XIII. il fut un véritable ministre de l ' in térieur et de la j ustice. I l reçut la charge de garde des sceaux trois fois : de 1 633 à 1 650 ; pour quelques mois en 1 65 1 ; de 1 656 à 1 672. Dès 1 66 1 . le rôle poli tique de Séguicr se réduisit à celui d ' un exécuteur zélé dont les fonctions étaient l imi tées au domaine judiciaire. Sa femme, Madeleine Fabbri. l u i donna cieux fil les. Cf. R. de KERVILER. Le chancelier Pierre Séguier. Paris, Didier. 1 875 ; J.-M. CONSTANT. Séguier (le Chancelier), dans « D.G.S. », 1 990, pp. 1 433- 1 434. Sur la fonction de mécène de Séguier, cf. Y. NEXON. Le mécénat du chancelier Séguier, dans L "Age d 'or du m é c én a t l598- 1 66 1 . Paris, Éditions du CNRS. 1 985 ( Actes du colloque i n ternat ional CNRS-mars 1 983, éd. par R. MOUSNIER et J . MESNARD), pp. 49-57 ; A. MASSON, Le Chancelier Séguier bibliophile, dans « B ulletin de la Société des bibliophiles de Guyenne », 36° a., n°85, pp. 66-86. 111 Effectivement, Séguier parti c ipa au conse i l du gouvernement, i l l également nommé par Gaston d'Orléans le 26 juillet 1 652. Talon blâme cet engagement (Mémoires. cit.. p. 50 1 ) sur lequel Conrart donne quelques éclaircissements : selon l u i , Séguicr, « détourné par l ' espérance, dont l ' avait flatté la cour, de l u i redonner les sceaux », accepta de se compromettre avec le duc d ' Orléans parce que Mathieu Molé refusa de l u i rendre son ancienne charge (Mémoires de Conrart. cit.. p. 585). Alors, Séguier céda aux insistances des princes, qui. d' après Conrart, lui rendirent visite le 27 juillet.