La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

"1tmduc1io11 de troubles et de guerre civile, et une armée royale forte d ' un succès tout récent ( l a prise de Vervins aux Espagnols. le 29 janvier 1 65 3 ). Il rentra dans la capitale comme un vainqueur. escorté par le roi en personne jusq u ' au Louvre. Nul , parmi ses ennemi s , n ' ava i t soupçonné sa ténac i té dans l e combat. Maintenant, tout le monde devait reconnaître l a victoire personne lle de cet homme soup l e et astucieux, qui reprit sa place dans la direction des affa i res du Pay s sans p l us de retard ' � . Le 7 février 1 65 3 , i l choi s i t l e s surintendants d e s fin ances q u i rel evèrent l a charge d e feu l e duc d e La Vieuvi l l e (le 2 j anvier 1 65 3 ) : Abel Servient, frère de l ' ambassadeur de France en Savoie, et Nicolas Fouque t , frère de l ' abbé B as i l e Fouquet, célèbre à l ' époque . Le 29 mars, la v i l le de Paris cé l ébra l e triomphe du Cardinal-Ministre en lui offrant un banquet somptueux et en l u i adressant les compliments de la v i l le, par l a bouche d ' un certain Vedeau, syndic des rentiers de ! ' Hôtel de Ville et consei l ler au Parlement, qui l ' avait procl amé tout haut « la plus grande ordure du siècle » en juin de l ' année précédente''. Mais pendant que Paris accue i ll ait à nouveau ce ministre, dans les provi nces ( Bourgogne, Saintonge et Guyenne surtout) l ' opposition persistait et résista quelques mois encore. À la fin du printemps 1 653, toutefois, seule Bordeaux demeura rebe l l e . L' année précéden te , cette v i l l e avait v u l a naissance de ! 'Ormée, une vaste i n surrection popul aire, dont le comité négoc i ai t avec Cromwe l l et l e s m i l ieux radicaux des N i ve leurs. Au début, les ormistes grace à Dieu, toutes choses furent pacifiées, et on ne songea plus qu'à restablir ce que le desordre des guerres c i v i les avoit enseve ly dans les ruines generales et particul ieres. » (Ahregé des Annales de la l'i/le de Paris contenant tout ce qui s 'est passé de plus mémorable depuis sa première fondation jusques à present: le tout par /"ordre des Années. et Regne de nos R11y.1·. A Paris, Chez N. Pepingué, MDCLXIV pp. 388-390). " « Après le glorieux retour du Cardinal. la cour. le Parlement, et toute la France. commença à se ranger sous sa puissance : les esprits, détrompés de leurs dégoüts. aperçurent. par l ' expérience qu ' i l s avoient faite de tant de maux. que sa domination valoir mieux que la fausse liberté qu' ils avoient souhaitée. Les peuples qui l'avaient méprisé commencèrent à l e c raindre: et ayant repris plus de respect pour l u i q u ' i ls n ' e n avoient jamais eu. i l s s' accoutumèrent non seulement à le souffrir. mais encore à l 'encenser, e t comprirent alors q u ' i l fal loit. en faveur de son bonheur ou de ses bonnes qualités. l u i pardonner ses défauts. Il s'appliqua aussitôt à finir la guerre de Bordeaux. afin d'être plus en pouvoir de se défendre contre l 'étranger » . Mémoires de Madame de Motteville. publiés par MM. CHAMPOL­ LION-FIGEAC et A. CHAMPOLLION fil s , Paris. Féchoz et Letouzey, 1881 ( « Nouvelle collection de mémoires relatifs à l'histoire de France depuis le X I I I' siècle jusqu'à la fin du XV III' siècle » par Michaud et Poujoulat, t.XXIY ), p. 442. 15 Cf. E. LAV ISSE. Louis XIV. Paris. J. Tallandier, 1978 (coll . « Monumenta historiœ »). p. 65.

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