La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 285 1 49 Cela n 'empesche pas que les medi c i ns ne soutiennent qu ' il \a/d mal absou Je defunt, dont i l s ont trouvé le coeur percé par le m ilieu de troi s grosses / (f0 2r) baies, et q u i n e firent q u ' u n seul troü , concluant de l à qu ' i l fut i mpossible, sans mi racle, qu' i l ne trapassat au mesme moment qu ' i l receut l e coup' . Quand on leur objecte qu ' i l serrat la main à ce grand Vicai re, i l s repondent deux choses. La premi ere, ou qu ' i l a menti pour garen t i r u n e famil l e s i i l l ustre de l ' ignomi n i e de voir j etter à l a voirie l e corps d u mort, o u que luy prenant la main et l a l uy pressant pour 1' obliger à en fai re de mesme, les esprits qui restaient encore dedans, comme nous voions qu ' i l s restent dans une teste coupée, qu i saute, et donne des marques de vie l ongtemps aprés la decolation, firen t cet effort'. C ' est une celebre question qu i , partageant les esprits, a fait permettre à nostre Archevesque de mettre le corps en depost dans l ' Eglise de S. André des Arts6, parroesse du defunt7, et refuser qu' on J uy fit des funera i l les pompeuses, e t aucune oraison funebre, j usques à presentx. La Sorbonne s ' assembl e pour le decider. ·1 « Le sieur des Fougeretz, célèbre médicin et ordi naire chez le duc de Nemours, informait. à cette époque-là. que son maître avait été tué sur-le-champ, de trois balles perçant sous la mamelle gauche et trouvées dans les lombes » (DUBUISSON AUBENA Y. op. cit., t.11, p. 265). " Il s'agit d' une égli se dont la construction commença en 1 2 1 2. et qui fut terminée au XVII' siècle (façade notamment). Fermée en 1 793, vendue comme bien national en 1 797, démolie au début du XIX' siècle. elle se dressait ù l ' emplacement de l ' actuelle place Saint-André des Arts. Quant à la paroisse, elle remonte à 1 2 1 l et formait un triangle délimité par la Seine d'une part et par la nouvelle muraille (tracé des actue lles rues Mazarine et de l' Ancienne Comédie). Le troisième côté, moins facile ù délimiter, jouxtait les paroisses de Saint-Côme et de Saint-Séverin : ce serait actuellement la ligne formée par la rue Danton et la place Saint-Michel. Ces l i mi tes n 'ont pas changé durant tout l ' Ancien Rég i me (consulter le plan conservé à Paris, AN, cote : N I Seine 56 ) . Cf. aussi E. RAUN IÉ , Épitaphier du vieux Paris . . . , op. cit., t.I, 1 890, pp. 1 -8. ' Dubuisson Aubenay relate que l e corps du défunt fut porté d'abord à l 'hôtel de Condé et, le l endemain ( 3 1 juillet), à l 'hôtel de Nemours « où i l fut visité et embaumé pour être porté à Annecy-en-Genèvois » (op. cit., t.11, p. 265). Mademoiselle af f üme que le corps du duc de Nemours demeura dans la paroisse de Saint-André jusqu' à quand on le porta à Nemours (Mémoires de Mademoiselle de Montpensier, op. cit., p. 1 29). La Gazette n° 96 relate que le 4 août, « sur les neuf à dix heures du soir », le cercueil du duc fut mis en dépôt dans l 'une des chapel les de l ' église de Saint-André, avant d'être transporté à A nnecy, « ville capitale du duché de Genevois et là être i nhumé dans l ' eglise de Notre-Dame » (Gazette citée, Paris, 10 août 1 652, p. 767 ) . 8 « Cependant, i l s e fait tous l e s jours des prieres pour le repos d e s o n ame, ensuite d e l a

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