La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazelle 287 1 57 faut necessairement que la derniere perisse comme l a p l us faible ou que le Generai abandonne tout son bagage, et tout son canon s ' i l veut tenter u ne ret raite. Le duc de Lorrei ne a di sné" à deux heures aprés mi d i à Luxembourg". I l s estaient quatre à table: M. l e Prince', M. de Lorreine, le chevalier de Guise'', et l e mareschal d' Estampes1. S .A.R. , qui avait disné, se pourmenoit pendant leur disner, et estoit extremement joyeuse, et contente. Un greffier de la Cour, que S .A.R. avoit mandé, a entendux d ' un cabinet tout contre où il escrivoit que M. l e Prince a repeté plus ieurs fois ces mots: «Je le maréchal de Turenne avait décampé (5 septembre 1 652) et s'était retranché à Vi lleneuve­ Saint-Georges, à cinq l ieues environ de Paris. L'armée frondiste, qu i , selon les accords. aurait dü ne pas bouger. elle non plus. y arriva en même temps. surprise d'y retrouver les soldats du roi . L'armée princière se campa « si pres de celle-là lde Turenne], qu'il ne se pass[aitl aucun jour sans quelques escarmouches e ntr'el les » (Gazette n ° 1 1 O. Paris 1 4 septembre, p. 876). Cf. aussi les Mémoires du duc d ' York, op. cit., pp. 552-553 ; les Œuvres de la Rochefàucauld. op. cit., t . 1 1 1 . lettre n . XX l X , p. 84 et le Journal de DUBU ISSON AUBENAY, op. cit.. t.11. p. 284. ' C' est-à-dire au palais de Luxembourg. résidence du duc d ' Orléans. Construi t sur l' emplacement de l ' hôtel des ducs de Piney-Luxembourg, par la reine Marie de Médicis, qui l e donna à son fil s Gaston, ce palais conservait son ancien nom. bien qu'on y eût placé l ' inscription de « Pal a i s d ' Orléans ». Cf. les Mémoires de Saint-Simon, éd. par A. de BOISLISLE et L. LECESTRE. Paris, Librairie Hachette et C·. 1 879- 1 93 1 . 45 vol.. « Les Grands Écrivains de France », t.l. n.5 de p. 1 22 . L e duc de Lorraine était arrivé à Paris vendredi 6 septembre 1 652, accompagné par l e prince de Condé et le chevalier de Guise. On se souviendra que, le 6 juin 1 652. le duc avait signé un traité avec la cour, mais, en présence de quelques i nconvénients, il avait reprit bientôt la route des Flandres. Là, i l avait renoué ses l iens avec les Frondeurs et les Espagnols. Rentré donc à Paris au début de septembre. Charles 1 V en sortit le 1 5 octobre. Il se retira alors aux Pays-Bas. en prenant la place de Vervi n sur sa route. 5 Le prince de Condé séjournait à Paris depui s quelques mois, puisque, depuis le 1 9 juillet. il souffrait d'une fièvre continue, laquelle le retint i nactif tout le mois de septembre 1 652. Ce fut cette maladie aussi qui acheva de rui ner les affaires de son parti. Cf. les Œuvres de La Rochefàucauld, op. cit., t.11, p. 422 et note 8, et les Œuvr e s du cardinal de Retz, op. cit.. t.IV , p. 378. note 3. 6 I l s'agit de Roger de Lorraine ( 1 624- 1 653 ), frère puîné d'He nri, duc de Guise. Chevalier de Malte, il servit au siège de Gravelines en 1 644 et mourut à Cambrai d' une fièvre continue. Cf. le Dictionnaire de la Noblesse, op. cit.. t.XII. col.4 1 6 : TALLEMANT DES RÉAUX. Historiettes, op. cit., t.l. p. 1 08 1 . ' Il s'agit de Jacques d'Estampes, marquis de la Ferté- Imbault et de Mauny. Cf. l a gazette 260, note 1 8. ' Le baron de Grésy, agent de M . R. à Paris. écrivait à propos de cette entrevue : « l ' on est fort sur les escouttes pour aprendre ce qu'entreprendra leur armé qui est forte de 1 O. à J 2./m

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=