La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 5 8 Corre.1ponda11ce d 'A. Buillv - 1652 - 1 653 le t i ens , Turen e ; je le t i ens . I l est i nvesti de toutes parts, i l ne sçauro i t m' eschapper»9, sur quoy Madame la duchesse d'Orleans entrant dit qu e tout le monde sortit jusqu' aux / (f0 2r) officiers. On ne dit plus mot aprés cela. M. le Prince, et M. de Lorrei ne s' embrasserent, et se caresserent fort à leur abord. On croit que le dernier a eu S tenay 111, et i l ne pouvait pas traiter en une meilleure conjoncture, puisque le Prince, enragé contre la Cour pour la prise de Mourond 1 1 , a' juré de ne l a pardoner jamais au cardinal Masarin . J ' ay esté le matin ches Madame d e Chav igni, et j ' ay apris que l ' on mi t hier en deliberation s ' il fallait prier Mademoiselle, et Madame de Frontenac 1 2 d' escrire au duc de Lorreine de ven i r, comme i l l e desiroit11, e t i l fOt arreté hommes » ( A.S.T.. Corte, Le/lereMin i str i - Fm nc i a , m.58, fasc.4, Baron Cisa de Grésy. lettre n°2/4 du 6 septembre 1 652, adressée à M.R.J . ., Contrairement aux espérances de Condé. Turenne réussit à ten i r en échec l ' armée des princes et des Lorrai ns, le 8 septembre, et fin i t par la forcer à s'éloigner de la capitale. Cf. les Mémoires du duc d ' York, op. cit.. pp. 552-554 et ceux du maréchal de Turenne. op. cit., t.l, pp. 2 14-2 1 5 . '" Selon le nouvell iste du ms. f. fr. 25026 ( Paris. BNF, f' l 44v ) . Condé aurait garant i à Charles I V « l a restitution de Clermont ; ( . . . ) quelques-uns veulent que M. le Prince ait baillé cent m i l le écus, en lettres de change. payables à Bruxell es, lesquelles l u i ont été envoyées d' Espagne ». Aujourd'hui Stenay, v i lle-forte du Barrois sur l a Meuse, est chef­ l i e u de canton de l ' arrondissement de Montmédy. Au temps de l a Fronde, Condé y entretenait une garnison espagnole et exigeait des rançons énormes des villages voisins. Cf. la Correspondance de Bossuer. éd. par Ch. URBAIN et L. LEVESQUE, Paris, H achette et C", 1 909- 1 925, 1 5 vol., « Les Grands Écrivains de la France " · t.I. p. 5 note 1 . " Le comte Palluau avait bloqué Montrond pendant tout l ' hiver. L'été survenu. i l avait réduit les assiégés à parlementer (dès le 1 5 aoüt 1 65 2 ) et finalement à capituler (le t ··· septembre). Condé envoya à Montrond une troupe de cavalerie en secours des habitants. mais celle-là trouva les l ignes de Pal luau si solides qu'elle fut contrainte à se retirer. Cf. l es Œuvres de La Rochefoucauld. op. cit.. t.III. les l ettres XXVI I et XXIX . respectivement aux pp. 79 et 83. , . Anne de la Grange ( 1 632- 1 707 ; autres dates : ?- l 698), fille de Charles de l a Grange­ Trianon, sieur de Neuville. maître des comptes. Depuis 1 648. elle était la femme de Louis de Buade. comte de Palluau et de Frontenac, qui fut gouverneur du Canada. À la cour. on l ' appellait la « divine » à c ause de ses manières parti c u l i èrement raffi nées. Cela ne l 'empêcha pas. toutefois. d'être un aide de camp de Mademoiselle. lorsque celle-ci. en mars 1 652. se rendit à Orléans pour y renforcer le parti anti-rnazarin. Cf. DBF. op. cit., t.XIV, 1 979, col. 1 379- 1 382 ; T. P. BÉDARD, La comtesse de Frontenac, J632-J 707. Lévis. Pierre­ Georges Roy. 1 904. '' Le jour d' après, les deux dames furent convoquées chez M. de Chavigny. Ici, Condé leur montra une lettre reçue du duc de Lorraine contenant : « Si vous voulez que j ' ai l l e vous trouver, obtenez mon pardon de Mademoiselle : qu'elle me le commande, et M adame