La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Jnrroductim1 1 5 l ' absol utisme royal d ' une man ière s i déréglée et violente que Loui s XIV se sentit presque autorisé à incarner en l ui -même l ' exercice sans contrôl e du pouvoir politique. Deuxièmement, elle i nflua lourdement sur les décisions du roi au moment de la mort du mi n istre i talien : les parlementaires et les prin ces en révolte, ne s ' étai e n t- i l s pas opposés à la pratique du « mi n i stériat » tel que Richelieu et Mazarin l ' avaient conçu ? Louis XIV s'en souv i n t et i l décida de prendre toutes les affaires de l ' É tat entre ses mains. De p l us, les agitations civiles firent perdre à la France des mi l liers d ' avantages mais, e n même temps, e l l es tran sformèren t l e Royaume e n Phénix et, c ' est d e ses cendres que surgit l ' astre sans pare i l d u Ro i Solei J 1 Y . Tou tefo i s , à l ' époque à l aque l l e remon t e notre correspondance, peu cl' éléments fon t présager les abords du Grand-Siècle auquel pourtant Lou i s XIV donna v ie et l ' i mage de ce roi n ' arrive pas encore à dépasser ce l l e de Ju l es Mazarin , qu i reste le vrai protagoniste de ces années-là. Entouré de ses n i èces, mécène par passion, cet homme s' appl iqua à concl ure la guerre contre l Espagne, qu ' i l gagna enfin (paix des Pyrénées) , en montrant son extrême « maestria » (il s ' a l l i a à Cromwel l ; i l ouvri t l a voie à l a création de l a l igue du Rh i n , qui eut lieu e n 1 65 8 , et à laquel l e Loui s XIV adhéra au l endema i n de sa créat i on ) . Un e t en ta t i ve de meurtre ourdie con tre Mazarin en 1 653 '0 fail l i t faire échouer le grand rêve que l e Cardinal avait hérité de Richelieu, celui de rendre la France une puissance dominatrice à l ' intérieur de l ' échiquier européen . Ses dernières années de gouvernement presque absolu furent consacrées à la réali sation de ce projet, qui lui réussit et grâce auquel fi n al ement, et de mort nature ll e , il put qu i tter cette v i e satisfait. * * * De prime abord, l e s gazettes de B ai l l y remontant à 1 65 3 peuvent sembler moins importantes que celles de 1 652 , qui sont aussi plus nombreuses et plus riches en i nformations. La longue absence de Ba i l l y de Pari s, due à sa prédication en S avoie, l ' empêcha de renseigner Madame Royale avec la ponctualité qu i l u i était habitue l l e . Poi n t de nouvelles sur l e festin offert à Mazarin , en mars, par la v i l l e de Par i s ; point de commen taires sur l e premier anniversaire du massacre qu i avai t eu l ieu à ! ' Hôtel de Vil le le 4 ''' À propos des autres conséquences de la Fronde. cf. le bilan qu'en fai t H. CARRIER dans le Dictionnaire du Grand Siècle. sous la d i rection de F. B LUCHE. Paris, Fayard. 1 990, p. 626, s.v. Fro n d e. '" Cf. les gazettes 3 1 9. 325 et 326.

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