La correspondance d'Albert Bailly Volume IV Années 1652-1653 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 80 Corre.1pondance d 'A . Bai/Ir - 1652 - 1 653 pris son apartement. M . le duc de Beaufort4, Mess'' de l a Rochefocaut", de Roham, et d i x conseillers du Parlement ont esté semblablement proscrits''. Madame la duchesse d 'Orleans est demeurée à Luxembourg à cause de sa grossesse1. La generosité que V.A.R. a temoignée en ce grand effort qu'elle a fait pour secourir Casai° a confondu les uns, et ravi en admiration les autres. On ne parle, à la Cour, que de cette heroique action. Et elle n ' a pas peu con tribué ' Les ducs de B eaufort et de Rohan accompagnèrent Gaston d' Orléans à L imours. Cf. A. CHÉRUEL, Hisroire de France sous le minisrère ... , op. cit., t.l, p. 358. ' La reine permi t à La Rochefoucauld de demeurer à Paris pour y faire soigner ses yeux blessés. Cependant. se sentant en péril, il quitta la ville vers la fin du mois de novembre 1 652. Il se rendit alors, avec une partie de sa fami l l e, à Damvi l l iers, où il demeura toute l ' an née 1 653. Cf. les Œu1·res de La Rochefoucauld, op. cit., t .llI, lettre à Lenet, p. 583 et les Mémoires de Courville, op. cit., p. 508. '' Les proscrits devraient être : Broussel. Viole, de Thou, Portail, B itaut. Fouquet de Croissy. Marchaut-Fleury, M artineau, Ginon ( ou Genou) et Coulon (ou Coulant), tous frondeurs. Cf. Paris. A . N . , cote : U 1 88 , f0 579r ; les Mémoires du Père Berthod, op. cit., p. 599 ; TALON, Mémoires, op. cit., p. 5 1 1 . Les mémorialistes Montglat et Guy Joly donnent une liste plus longue : cf. leurs Mérnoires, respectivement aux pp. 278 et 80). ' Elle accoucha d' une quatrième fille qui fut ensui te nommée Mademoiselle de Chartres. ' Casai. attaqué par le marquis de Caracène depuis des mois, fut forcé de se rendre le 9 octobre 1 652 ; l a citadelle capitula le 2 1 octobre et fut remise par l e roi d' Espagne au duc de Mantoue . La nouvelle de cette reddition n ' arriva à la cour de Louis X I V que le 3 1 octobre, « sur les 3 . heures aprés midy » ( ms. f. fr. 5844, f0 1 1 1 v) et elle provoqua u n grand mécontentement ( cf. Mémoires de Montglat, op. cit., pp. 2 8 1 -282 et la Gaz.elfe 11° 1 34, pp. 1 062 et 1 064- 1 065 ). Le baron de Grésy, toutefois, relate une autre réaction : « la perte de la Citadel le de Cazal n ' a pas esté fort sensible à cette Cour rde Parisj. li y en a qui croient que si leurs A.R. eurent voulu, elle auroit esté secourue, ce qui se pouvoir faire, disent i ls, si l'on ne se fut poin [sic] amusé à prendre Cressentin, et que l ' on eut passé de l ' autre costé de la riviere de Po' ( . . . ). Mons' l' Abbé d' Aglié, parlant hyer avec Mons' de Servien des aff[ai]res d'Italie et de l'application qu' i l faut avoir maintenant à cell es de Piemont. et qu' i l est important d e donner ordre à bonne heure à u n fons pour l a campagne prochaine, e t qu' i l n e fal loit pas penser à u n d e centz mi l le franz. mais d ' un mil ion, i l luy respondit "à à , i l en faudroit bien avoir, Monsieur; l 'on fera ce que l ' on pourra". Le d[i]t Mons' l ' abbé d 'Aglié, parlant serieu s em[ e n ] t i l y a deux jours avec Mons' de l a Vieu v i l l e ( surintendant des finances) des affaires d'Italie et du Piemont particulierement, l ' interrompit sur le discour le plus important qu' i l luy faisoit luy demandant "Monsieur, je vous prie de me dire si Mons' l ' abbé de Verrue a des neveu [sic]". Vel à comme ces Mess" pensent aux choses que l ' on leur dit et comme ils se soucient de la perte de Cazal ny de l a suitte des malheurs qu'elle nous fera ressentir » (A.S.T., Corte, Lertere Ministri-Francia. m.58, fasc.4, lett.30/4 du 8 novembre 1 652).

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